La suspension des liaisons aériennes menace l'industrie sénégalaise du tourisme

Un avion d'Air Sénégal sur le tarmac à Colomiers, en France, le 15 novembre 2019. (Photo: Pascal Pavani/AFP)

Au Sénégal, le gouvernement a décidé de renforcer les mesures pour lutter contre la propagation du covid-19. Les liaisons aériennes avec les pays européens et africains les plus touchés par le covid-19 sont suspendues pour 30 jours au moins.

La France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, le Portugal, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc sont les pays concernés par la suspension des lignes aériennes directes et indirectes décidée par le Sénégal pour éviter les nombreux cas venant de l'extérieur. Une mesure accueillie positivement par beaucoup de citoyens.

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Si la plupart des Sénégalais se réjouissent de la suspension de ces lignes aériennes, d'autres sont plus réservés car cela touche directement leurs opérations économiques. Papa Mbodj, convoyeur de bagages, ne cache pas son anxiété.

"Vous devez comprendre que si on arrête tous les vols venant de certains pays vers le Sénégal ce sera une rupture totale de nos activités", confie-t-il.

Abdou Diaw, journaliste économique au quotidien national le Soleil, le 16 mars 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)


La fermeture des frontières, une stratégie qui n'est cependant pas sans conséquence d'après Abdou Diaw, journaliste économique au quotidien national Le Soleil.

Il explique que la baisse du flux des touristes va avoir un "impact négatif" sur les chiffres d’affaires des hôtels et de l'industrie du tourisme dans son ensemble. Ce qui, à son tour, peut avoir un "impact sur l'économie à l'échelle nationale" car, précise-t-il, le tourisme joue un rôle important pour la "rentrée de devises étrangères et aussi en terme de création d’emplois".

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Par ricochet, la compagnie aérienne Air Sénégal risque de souffrir énormément de cette situation car c'est une importante part de marché qu'elle perd au plus mauvais moment, selon le journaliste.

"Il y a 3 semaines, le directeur général a annoncé l'ouverture du capital et je pense que maintenant l'ouverture du capital risque d'être hypothéqué par les événements qui se passent actuellement dans le monde", souligne M. Diaw.

Au-delà du tourisme, certains spécialistes conseillent un apport important de l'État sénégalais pour que les différents secteurs de l'économie touchés par la pandémie parviennent à survivre. Beaucoup de pays occidentaux envisagent déjà des ajustements de leurs politiques fiscales et monétaires pour maintenir leur économie à flot.

Le Sénégal compte actuellement 31 cas confirmés de coronavirus.