Le Sénégal en avance pour la part de l'éolien dans son mix énergétique

Des techniciens sur un site de production d'énergie photovoltaïque à Bokhol, au Sénégal, le 22 octobre 2016. C’était l’un des plus grands projets d'énergie solaire d'Afrique subsaharienne. (Photo de SEYLLOU / AFP)

L'éolien devrait représenter plus tôt que prévu une part significative du mix énergétique du Sénégal, avec la production à plein régime prévue en mai du premier parc de turbines à dimension industrielle du pays, a-t-on appris lundi auprès de l'entreprise qui mène le projet.

Le parc éolien de Taïba Ndiaye (ouest), présenté par ses promoteurs comme le plus grand projet du genre en Afrique de l'Ouest, a été officiellement inauguré lundi par le président sénégalais Macky Sall. En réalité, 16 éoliennes injectent déjà depuis décembre 50 mégawatts dans le réseau national de la société nationale d'électricité, la Senelec, a-t-on appris auprès de l'entreprise britannique Lekela.

A terme, 158,7 mégawatts seront livrés par 46 turbines s'élevant jusqu'à 180 mètres de haut, l'équivalent d'un immeuble de 60 étages, dans cette zone rurale proche de l'Atlantique.

Lire aussi : Les foyers sénégalais en passe de recevoir leurs premiers kWh de l'éolien

Or le projet est en avance sur le calendrier "et la totalité des 158 mégawatts sera sur le réseau au mois de mai", a affirmé dans un message transmis à l'AFP le directeur général de Lekela Senegal, Massaer Cissé. En octobre, Lekela se fixait 2020 pour horizon.

Le président sénégalais a présenté le parc comme un moyen d'atteindre l'objectif de fournir l'électricité à tous dans le pays et de combattre le réchauffement climatique.

Taïba Ndiaye "permettra d'éviter le rejet de 300.000 tonnes de gaz carbonique par an. Avec la dynamique que nous avons lancée depuis 2014, nous en sommes désormais à 22% d'énergie renouvelable disponible sur l'ensemble de notre réseau national", a-t-il déclaré.

Lire aussi : Le rappeur Akon va investir dans un projet écotouristique au Sénégal

Le parc alimentera avec 450.000 mégawatts par an près de deux millions de Sénégalais, sur une population de 15 millions. M. Sall a évoqué la possibilité d'un nouveau contrat pour augmenter encore ces capacités.

Le développement énergétique est un chapitre capital du Plan Sénégal Emergent (PSE) élaboré par le pouvoir et qui vise à transformer l'économie du pays en croissance pour le mettre sur la voie de l'émergence d'ici à 2025.

Dans un pays où la pauvreté affecte environ 40% de la population, la part de ceux qui ont accès à l'électricité est chiffrée à plus de 60%, mais avec une forte disparité aux dépens des campagnes. Le pouvoir compte élargir l'accès à une électricité bon marché, augmenter les capacités de production et rééquilibrer le mix, où le pétrole et le charbon importés prédominent lourdement.

Avec son ensoleillement et plus de 500 km de côte, le Sénégal dispose d'un potentiel d'énergie propre appréciable. Avec le fonctionnement à plein régime de Taïba Ndiaye, l'éolien représentera la moitié de l'énergie renouvelable disponible au Sénégal, à côté du solaire.

Lekela a par ailleurs des projets éoliens en opération en Afrique du Sud, et à différents stades d'avancement, également en Afrique du Sud en Egypte et au Ghana.