Les députés ont approuvé le texte lundi, a-t-on appris de sources parlementaires. Le gouvernement avait donné son feu vert en mai. La loi doit à présent être promulguée par le président.
Aucune date n'a été communiquée. Mais l'application est prévue "dans les six mois", a dit à l'AFP un responsable du ministère. Les personnes condamnées pour "viol, pédophilie et trafic de drogue" sont exclues du champ d'application, a-t-il précisé.
L'introduction du bracelet est destinée à "humaniser" le milieu carcéral et offrir au condamné "une étape intermédiaire" avant qu'il ne retourne à la vie civile, a déclaré à l'AFP un député de la majorité, Djiby War.
Lire aussi : L'ancien leader tchadien Hissène Habré retourne en prison à DakarLe Sénégal évoquait déjà l'emploi en 2018 dans des cas comme la détention provisoire.
Le recours à cette technologie a cependant suscité des réticences parmi les professionnels de la justice ou les défenseurs des droits. Les réserves portent sur la capacité du système judiciaire de ce pays pauvre à appliquer la mesure, sur l'accès inégal aux moyens de communication permettant de la mettre en oeuvre ou sur l'équité entre justiciables qui en bénéficieraient ou pas.
Les objections visent aussi l'inadéquation aux mentalités sénégalaises. Des défenseurs des droits disent en outre que le bracelet ne doit pas devenir la solution au problème de fond d'un recours disproportionné au mandat de dépôt.
Lire aussi : Un tribunal sénégalais libère Hissène Habré pour des raisons de santéLa réforme doit "offrir aux juridictions pénales des options (pour) substituer à l'incarcération des mesures susceptibles de faciliter la réinsertion sociale des condamnés et le maintien de leurs liens familiaux", indiquent des documents officiels. Elle doit aussi contribuer à "désengorger les prisons".
Les défenseurs des droits humains dénoncent régulièrement les conditions de détention et la surpopulation dans les prisons sénégalaises, le placement quasi systématique sous mandat de dépôt et la durée des détentions provisoires.