Pas de danse et chants de bienvenue ont accueilli dans la matinée le roi et son épouse, la reine Mathilde, au "marché aux pagnes" installé de manière informelle près du "beach Ngobila", embarcadère d'où partent les bateaux qui traversent le fleuve Congo pour se rendre juste en face, à Brazzaville.
Ce marché est tenu essentiellement par des femmes congolaises, qui ne vendent que des pagnes "wax", ces tissus à motifs multicolores emblématiques des tenues des femmes d'Afrique occidentale et centrale.
"Nous souhaitons que (les autorités) nous soutiennent, car soutenir une maman, c'est soutenir toute la nation!", lance à l'AFP Abigaël Olemba, vendeuse depuis 20 ans dans ce marché, heureuse que la femme du président Félix Tshisekedi, Denise, soit aussi venue au marché avec le couple royal belge. "Je leur ai vendu un pagne au prix normal, à 15 dollars. C'est un 'demi-super' comme celui que je porte", se réjouit-elle.
Une autre vendeuse, Nadine Kabinga, est moins joyeuse. "Ils ne m'ont pas pris un seul pagne. On a fermé le marché à nos clients depuis ce matin pour attendre leur passage", regrette cette mère de trois enfants, qui espérait pourtant que cette visite allait "attirer les touristes".
"Il y a une vraie volonté du couple royal d'aller à la rencontre de la vie locale, de la vie culturelle ici à Kinshasa. C'est important pour une activité portée par des femmes", a dit à l'AFP Thomas Dermine, secrétaire d'état pour la relance et les investissements stratégiques, membre de la délégation belge accompagnant le roi.
Juste après, le roi et la reine ont rencontré le professeur congolais Jean-Jacques Muyembe Tamfum, figure de la lutte contre le virus Ebola, à l'Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa. Dans l'après-midi, ils ont participé à une "table ronde" de femmes congolaises organisée à l'Académie des Beaux Arts, qu'ils ont visitée.
Vendredi le couple royal et sa délégation se rendent à Lubumbashi, dans le sud-est minier. Ils seront enfin dimanche à Bukavu, dans l'est, où il rencontreront le gynécologue Denis Mukwege, colauréat du prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols.