C’est la fin d’une affaire qui aura duré 35 ans. À l’annonce du verdict mercredi, c’était un soulagement pour les familles de Thomas Sankara et de 12 autres de ses compagnons.
"On a le verdict aujourd’hui, 35 ans après, 25 ans de procédure, 110 témoins et 6 mois de procès, nous sommes vraiment soulagés. C’est une victoire d’étape pour nous les familles. Pour tous ceux qui sont épris de l’idéal Sankara. On peut aller vers une réhabilitation politique. Vers un aspect de reconnaître que Sankara voulait le bien du pays, de l’Afrique et c’est important pour l’histoire parce que les coups d’Etat sont désormais proscrits", a dit Luc Damiba, secrétaire général du comité international mémorial Thomas Sankara.
Lire aussi : L'ex-président Roch Kaboré transféré à son domicile de Ouagadougou"J’ai été soulagé depuis le jour de l’ouverture de ce procès parce que Thomas, ce n’est pas la personne physique. C’est l’image, la morale. Il s’est battu pour sa dignité et son honneur", a déclaré Mousbila Sankara, ancien compagnon de Thomas Sankara qui a été l’ambassadeur du Burkina à Tripoli sous Sankara.
"Ce verdict vient montrer que la vérité finie par triompher sur le mensonge. Ils doivent remercier le Seigneur parce que si c’était la peine de mort, c’est ce qu’ils devraient prendre. La peine de mort étant abolie, je pense que la perpétuité n’est pas mal. Nous sommes au Burkina. Tout est possible. C’est la justice qui a parlé, les hommes parleront après. C’est une vérité qui a éclaté", a indiqué Oscibi Johann, musicien et militant de la société civile.
Mais certains ne partagent pas ce verdict.
"C’est dommage. Le verdict est trop lourd. Au regard du contexte que nous traversons, l’insécurité. On n’avait pas besoin d’une telle condamnation. C’est comme si ce monsieur n’avait rien fait pour la nation Burkinabè. Si quelqu’un peut purger une peine à la place d’un condamné, moi je me porte volontiers à aller purger la peine pour ce monsieur parce que je sais que ce monsieur peut contribuer pour que le pays retrouve sa sécurité d’antan", a déploré Mamadou Bamogo, partisan du général Gilbert Diendéré.
Le tribunal a aussi prononcé des peines allant de trois à 20 ans de prison. Trois accusés ont été acquittés. Toutes les parties ont quinze jours pour faire appel.