Limogeage du vice-président zimbabwéen

Emmerson Mnangagwa, le vice-président zimbabwée, participe à une cérémonie officielle à Harare, le 7 décembre 2014.

Emmerson Mnangagwa, considéré comme l'un des successeurs potentiels du président Robert Mugabe, a été limogé, a annoncé lundi le ministre de l'Information Simon Khaya Moyo.

"Son excellence le président camarade Mugabe a exercé son pouvoir de relever, avec effet immédiat, l'honorable vice-président Mnangagwa de ses fonctions de vice-président de la République du Zimbabwe", a déclaré Simon Khaya Moyo à la presse à Harare.

Emmerson Mnangagwa, 75 ans, surnommé "le crocodile", essuyait depuis des semaines les vives critiques de proches du président, dont la première dame Grace Mugabe, qui lui ont reproché de prétendre avoir été victime en août d'une tentative d'empoisonnement.

Ses partisans avaient suggéré que cette tentative avait été ourdie par Mme Mugabe, qui l'a très vigoureusement démenti.

"Il est devenu évident" que le "comportement" d'Emmerson Mnangagwa "dans l'exercice de ses fonctions est devenu incohérent avec ses responsabilités officielles", a ajouté lundi le ministre de l'Information.

"Le vice-président a systématiquement et constamment fait preuve de manque de loyauté, de manque de respect, de malhonnêteté et de manque de sérieux", a-t-il expliqué.

Emmerson Mnangagwa avait déjà perdu début octobre son portefeuille de ministre de la Justice. Mais il avait alors été maintenu à la vice-présidence, dont il occupait un des deux postes depuis 2014.

Son départ forcé intervient au moment où la guerre pour la succession du président, âgé de 93 ans, fait rage au sein du parti au pouvoir, la Zanu-PF, même si Robert Mugabe a déjà annoncé qu'il briguerait un nouveau mandat en 2018.

Grace Mugabe est considérée comme l'un des dauphins potentiels de son mari, au pouvoir depuis l'indépendance du Zimbabwe en 1980. Dimanche, elle avait annoncé qu'elle était prête à lui succéder.

Avec AFP