M. Mnangagwa était présenté comme l'un des possibles successeurs du chef de l'Etat, 93 ans. Mais sur sa route vers le pouvoir, il s'est récemment heurté aux ambitions de la première dame, Grace Mugabe.
Sa destitution a été interprétée comme une stratégie destinée à laisser la voie libre à Mme Mugabe pour succéder, le moment venu, à son époux.
Dans son éditorial mardi, le Chronicle a accusé M. Mnangagwa et ses partisans de "préparer la chute du président Mugabe".
"A plusieurs reprises, le président a prévenu son vice-président qu'il devait cesser d'avoir pour dessein de s'emparer du pouvoir de façon anticonstitutionnelle", a ajouté le quotidien basé à Bulawayo (ouest).
Il l'a également accusé de gérer "des structures parallèles au sein du parti Zanu-PF au pouvoir et de fomenter des divisions".
Emmerson Mnangagwa, 75 ans, qui a participé avec Robert Mugabe à la lutte pour l'indépendance du Zimbabwe en 1980 et entretient des liens étroits avec l'armée, n'avait toujours pas commenté mardi sa destitution.
Pendant le week-end, Grace Mugabe avait été huée lors d'une réunion politique à Bulawayo à laquelle participait le président.
Pour le Chronicle, ces railleries sont "le plus haut niveau d'indiscipline jamais observé au sein de la Zanu-PF". Grace Mugabe a été visée pour avoir exposé "les activités infâmes" des partisans de M. Mnangagwa, a estimé le journal.
Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, a annoncé qu'il briguerait un nouveau mandat en 2018. Mais son âge avancé et sa santé fragile alimentent une guerre de succession au sein de la Zanu-PF.
Son épouse, 52 ans, s'impose progressivement depuis plusieurs années dans la vie politique. Elle dirige notamment la puissante Ligue des femmes de la Zanu-PF.
Avec AFP