"A compter du 24 juin, la livre britannique, le dollar américain, le rand sud-africain (...) ou tout autre monnaie ne peuvent plus servir de devise avec le dollar zimbabwéen pour une quelconque transaction", a annoncé la Banque centrale.
"En conséquence, le dollar zimbabwéen reste la seule devise autorisée pour les transactions au Zimbabwe", a-t-elle ajouté.
Manque de liquidités, monnaie en chute libre, forte inflation, chômage endémique, le Zimbabwe est englué depuis deux décennies dans une interminable crise.
Lire aussi : Premiers échanges de la nouvelle quasi-monnaie au ZimbabweAu pouvoir depuis fin 2017 et la démission de Robert Mugabe, maître absolu du pays pendant trente-sept ans, après un coup de force de l'armée, le président Emmerson Mnangagwa promet de relancer l'économie, jusque-là sans résultat.
Il a notamment annoncé à plusieurs reprises sa volonté de rétablir une monnaie nationale au plus tôt fin 2019.
Le Zimbabwe avait abandonné en 2009 sa devise, dévaluée pour cause d'hyperinflation, au profit du dollar américain et du rand sud-africain notamment.
Mais les précieux billets verts se sont faits de plus en plus rares, au point d'étrangler l'économie. En 2016, le gouvernement a alors introduit des "bonds notes", des obligations d'Etat de la même valeur que les billets verts.
Là encore, l'opération a échoué. La valeur des "bonds notes" s'est écroulée, l'inflation a repris, creusé les déficits et provoqué, ces derniers mois, le retour des pénuries de produits de base comme le pétrole, le sucre ou la farine.
Lire aussi : Près d'un million de dollars en liquide dérobés chez MugabeEn janvier, la multiplication par plus de deux des prix des carburants a causé de violentes émeutes dans les villes du pays, sévèrement réprimées - au moins 16 morts et des centaines d'arrestations, selon société civile - par la police et l'armée.
En février, M. Mnangagwa a décidé de laisser flotter ses "bond notes", rebaptisés pour l'occasion dollars RTGS (real time gross settlement) ou "dollars zimbabwéens", avec l'espoir d'assécher le marché noir. En vain.
Selon l'agence de la statistique (ZimStats), la hausse des prix (97,85%) a même frôlé les 100% en rythme annuel en mai.