Les accusations d'abus sexuels contre le personnel de l'ONU en hausse

Antonio Guterres Secrétaire général des Nations Unies lors du débat général de la 73ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York le 25 septembre 2018.

Les accusations d'abus sexuels contre des membres des Nations unies ou des organisations partenaires ont augmenté en 2018, selon un rapport annuel de l'ONU publié lundi.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a toutefois souligné que les cas impliquant des Casques bleus avaient baissé, à 54 en 2018, alors qu'ils s'élevaient à 62 l'année précédente et à 104 en 2016.

M. Guterres s'est engagé à éliminer les cas d'abus sexuels aux Nations unies, après plusieurs scandales ayant profondément terni l'image de l'organisation ces dernières années.

En 2018, 94 accusations contre des membres du personnel de l'ONU ont été dénombrées en dehors des missions de maintien de la paix, et 109 autres au sein d'organisations affiliées aux Nations unies à l'échelle mondiale, par exemple des ONG chargées de mettre en oeuvre les programmes de l'ONU sur le terrain.

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Ce dernier chiffre ne s'élevait qu'à 25 en 2017, une augmentation que l'ONU attribue en partie à une prise de conscience et aux efforts faits pour inciter les victimes à se signaler.

Onze cas concernent des viols sur mineurs, selon le rapport.

19 accusations d'abus sexuels ont été dénombrées en 2018 au sein du Programme alimentaire mondial et de ses organisations partenaires. En comparaison, l'organisme d'aide alimentaire n'avait décompté que 26 accusations durant les 12 précédentes années.

34 accusations ont été signalées par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), contre 19 en 2017. L'Unicef est elle concernée par 15 cas, contre 8 raportés l'année précédente.

Pour ce qui concerne les Casques bleus, la plupart des accusations (74%) concernent deux missions de maintien de la paix, en Centrafrique et en République démocratique du Congo.

Selon les règles de l'ONU, c'est aux gouvernements des différents pays de prendre des mesures contre leurs troupes envoyées dans le cadre de missions de maintien de la paix et faisant face à des accusations crédibles de viols ou d'agression sexuelle. Peu de détails ont été livrés sur les enquêtes menées, dont beaucoup sont encore en cours.