Les Allemands prêts à "se déchirer" contre la France en Ligue des Nations

La sélection allemande lors d’une séance d’entrainement en Russie, 7 juin 2018.

A l'approche du match contre la France, Thomas Müller résume l'état d'esprit de ses coéquipiers de la Mannschaft : ce premier match après l'humiliation du Mondial 2018 doit être celui de la révolte.

"Si je ne ressentais pas le besoin impérieux de remettre les pendules à l'heure, je n'aurais rien à faire sur le terrain", lui a fait écho mercredi Toni Kroos.

"Il faut que l'on voit clairement sur le terrain une équipe qui se déchire", a enchaîné Müller, transparent en Russie lors de l'élimination au premier tour: "Nous voulons revenir à un jeu à l'énergie, quelque chose qui ressemble au power-football".

Draxler le Parisien y est allé lui aussi de sa déclaration de guerre: "Nous avons l'occasion de montrer tout de suite que nous sommes encore l'Allemagne et que nous n'avons pas à nous cacher devant la France".

Les Bleus sont prévenus: ils affrontent jeudi, pour le premier match de la Ligue des Nations, des adversaires remontés à bloc et pressés de reconquérir leurs supporters.

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Quelle meilleure opportunité d'ailleurs, pour une équipe qui veut frapper les esprits, que de recevoir les champions du monde dans son stade fétiche de Munich?

"C'est la plus belle chose qui pouvait nous arriver, là nous allons pouvoir montrer ce que nous avons dans le ventre", se réjouit d'avance Manuel Neuer, le gardien et capitaine allemand, qui fut l'un des seuls au Mondial à jouer à son niveau.

"Nous voulons pouvoir nous regarder dans la glace après le match et dire: nous avons tout donné et nous avons fait un bon match. Nous devons quelque chose à nos supporters et nous voulons tout mettre en oeuvre pour les rendre heureux", ajoute le portier du Bayern, qui à 32 ans se voit encore un bel avenir sous le maillot aux quatre étoiles.

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Pour réussir ce retour, le sélectionneur Joachim Löw annonce une légère évolution de la philosophie de jeu: "Nous n'allons pas abandonner notre vision de football de possession, promet-t-il, mais nous avons besoin d'un meilleur équilibre. Nos latéraux ne vont plus jouer au niveau de la défense adverse, nous n'allons plus ouvrir autant le jeu au détriment de l'occupation du terrain".

Derrière la motivation collective, les intérêts individuels ne sont pas très loin. Neuer et ses coéquipiers savent qu'ils sont sous surveillance, du public et des médias, et que la pression est énorme. Tout comme elle l'est sur Joachim Löw.

Car cet automne sera décisif pour l'avenir de celui qui préside aux destinées de l'équipe nationale depuis 12 ans. Deux matches contre la France et deux contre les Pays-Bas en Ligue des nations sont au programme, plus deux amicaux contre le Pérou et la Russie. En cas de contre-performances répétées, sa situation deviendrait intenable.

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Et si le général Löw coule, certains de ses grognards risquent de couler avec lui! A commencer par la "vieille garde" des champions du monde 2014 encore en piste: Neuer, Hummels, Boateng, Kroos et Müller.

"Nous allons tout donner" pour notre coach, a d'ailleurs promis Thomas Müller.

Chez les jeunes, qui n'ont pas encore le statut de piliers de la Mannschaft, un changement de cap brutal pourrait aussi rebattre les cartes. "Le groupe veut donner au sélectionneur le sentiment positif qu'il peut continuer à construire avec nous", a admis avec candeur Julian Brandt, la pépite de Leverkusen, candidat à une place de titulaire comme milieu offensif.

Avec AFP