"Plusieurs autres personnes ont été blessées et 25 ont été enlevées tandis que 70 abris et magasins ont été brûlés" et leurs habitants parfois brûlés vifs, a dénoncé Babar Baloch, porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés, lors d'un briefing à Genève, qui a désigné nommément les FDA.
Les attaques ont été menées près des villes de Boga et de Tchabi, dans la province de l'Ituri.
"Dans la seule ville de Boga, 31 femmes, enfants et hommes ont été tués et les familles en deuil ont indiqué aux partenaires du HCR que de nombreux membres de leur famille ont été brûlés vifs dans leur maison", a raconté M. Baloch.
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Selon le correspondant de l'AFP à Bunia, qui a pu se rendre sur place mercredi, ce sont 53 personnes qui ont été tuées: 21 à Tshabi, et 32 à Boga, où un site de déplacés a été visé en premier. Les victimes, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés, la plupart à la machette, après avoir été ligotés.
Si le HCR affirme que les responsables sont les ADF, les sources locales sont beaucoup plus prudentes sur l'identité des assaillants, estimant qu'il pourrait aussi s'agir d'un réglement de comptes, dans une région marquée de fortes tensions ethniques.
Selon deux responsables locaux interrogés par l'AFP peu après la tuerie, "il est difficile d'attribuer ces attaques aux ADF" étant donné que d'autres conflits à caractère ethnique couvent dans la zone, notamment entre les Nyali et les Banyabwisha. Ces derniers sont des Hutu congolais d'origine rwandaise.
Le président Félix Tshisekedi avait décrété le 6 mai l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, pour venir à bout des groupes armés qui sévissent dans ces régions frontalières du Rwanda et de l'Ouganda.
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Reconductible, cette décision avait été prise notamment après une vague de tueries perpétrées par les ADF. Des gouverneurs et administrateurs militaires ont été nommés dans les deux provinces, où aucune opération majeure n'a été cependant lancée à ce jour.
Le gouvernement n'a fait aucun commentaire sur la tuerie du 31 mai, ni condamnation ni déclaration.
Le HCR "appelle à un accroissement rapide de la sécurité dans la région pour protéger les vies des civils, dont un grand nombre a été attaqué et forcé de fuir déjà à plusieurs reprises et répète son appel à toutes les parties de respecter le caractère humanitaire des sites regroupant des déplacés", a ajouté son porte-parole, expliquant que des milliers de personnes ont fui avec pour seule possession leurs habits sur leur dos.
Il a aussi insisté sur le fait que les violences mettent un frein à l'aide humanitaire.
"Les centres de soins ont été forcés de temporairement évacuer leurs équipes sur Bunia, la capitale de l'Ituri", a déclaré le porte-parole, expliquant que des milliers de personnes étaient privées d'aide à cause du pillage des locaux d'un partenaire sur place du HCR.