Les attentes des Sénégalais dans le domaine de l'éducation

Un étudiant chante un slogan lors de manifestations contre l'augmentation des frais universitaires à l'université Cheikh Anta Diop, à Dakar, le 9 avril 2013.

Au Sénégal, la campagne électorale bat son plein et chaque candidat tente de convaincre les électeurs pour espérer recueillir leurs suffrages au soir du 24 février 2019. Aujourd’hui, le correspondant de VOA Afrique à Dakar revient sur les attentes exprimées pour améliorer le secteur éducatif.

Le Sénégal est souvent cité en exemple à l’échelle continentale en termes de qualité de l’enseignement. Toutefois, il y a de nombreux défis à relever dans le domaine de l’éducation. L’enseignement supérieur a traversé des zones de turbulences.

Your browser doesn’t support HTML5

Les attentes des Sénégalais dans le domaine de l'éducation


En 2018, la mort d'un étudiant de l'université de Saint-Louis lors d'affrontements avec les gendarmes a provoqué un mouvement de protestation qui a paralysé le système éducatif sénégalais pendant plusieurs semaines.

Lire aussi : Promiscuité et manque de moyens: la dure vie des étudiants


Harona Thiam, étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, s’inquiète de son sort et espère que leurs conditions d’études seront améliorées par le futur chef de l’Etat.

"L’étudiant, c’est quelqu’un qui a fait un cursus scolaire de 13 années d’efforts s’il n’a pas redoublé de classe. Et arrivé à l’université, je pense que sa seule préoccupation devrait être la réussite dans ses études. Mais aujourd’hui, l’administration a mis en place un système qui ne favorise pas l’amour des études et les étudiants sont confrontés à de multiples problèmes. Ils ne sont pas assistés socialement, ils sont laissés à eux même. Ils ont des problèmes pour s’insérer au niveau du campus et au niveau des amphithéâtres, c’est la bagarre, c’est la bousculade", dit Harona Thiam.

Selon le ministère de l'Éducation nationale du Sénégal, le système éducatif comprend 92.560 enseignants, dont 25.452 femmes.

Goro Ngingue, parent d’élèves, déplore que certains enseignants entrent dans le métier par défaut et le considèrent comme un moyen d’ascension sociale.

"La crise que traverse le secteur de l’éducation sénégalaise est due en partie aux personnes qui se lancent dans le métier de l’enseignement sans en avoir les compétences. L’éducation est un secteur stratégique pour la croissance d’un pays. La tendance du moment: je suis chômeur, bon, je vais me lancer dans l’éducation. Ce n’est pas normal. Le futur président a l’obligation d’assainir le secteur".

Lire aussi : L'éducation sexuelle en débat au Sénégal


En 2018, l’enseignement supérieur public comptait 114 840 étudiants et l’enseignement supérieur privé a reçu dans ses rangs 47 795 étudiants. Cela fait une population estudiantine de 162 635 contre 151 989 en 2016 au Sénégal. Des chiffres avancés par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). D’où l’inquiétude de Harona Thiam, qui dénonce le nombre pléthorique des étudiants dans les amphis.

"Le nombre pléthorique des étudiants ne correspond pas aux infrastructures et aux équipements qui sont aujourd’hui au niveau de l’université de Dakar. Mais aussi la qualité de l’enseignement qui devrait être véhiculé par les professeurs n’est pas au rendez-vous parce que nous sentons qu’ils ont d’autres préoccupations alors que l’enseignement est un sacerdoce".

Dans un contexte démographique où les moins de 20 ans représentent 55 % de la population, le Sénégal se doit d’être doté d’un système éducatif performant, selon l’avis des citoyens rencontrés.