Les autorités anticorruption nient avoir disculpé l'ex-présidente du Malawi

L'ancienne présidente du Malawi, Joyce Banda, devant les journalistes, Blantyre, le 28 avril 2018.

Les autorités anticorruption du Malawi ont fait savoir mercredi qu'elles continuaient à enquêter sur l'éventuelle implication dans un vaste scandale de corruption de l'ex-présidente du pays Joyce Banda, rentrée de quatre ans d'exil la semaine dernière.

Première femme à la tête du Malawi, Mme Banda avait quitté son pays en 2014 après sa défaite à la présidentielle et alors qu'elle était mise en cause dans l'affaire dite du "Cashgate".

Ce scandale a éclaté en 2013, alors qu'elle était présidente. Un audit international avait alors révélé que 30 millions de dollars avaient été siphonnés des caisses du pays au profit de dizaines de fonctionnaires, hommes d'affaires et dirigeants politiques.

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Dans le cadre de ce dossier, la police a délivré en 2017 un mandat d'arrêt contre Joyce Banda, qui n'a toutefois pas été inquiétée depuis son retour samedi dans son pays.

Lors de ces récentes déclarations, elle a fermement nié toute implication dans l'affaire. L'ex-chef de l'Etat a dénoncé des accusations "politiques" et affirmé que le Bureau anticorruption (ACB) l'en avait totalement blanchie.

Le patron de l'ACB a toutefois démenti que c'était le cas.

"Ce n'est pas vrai (...) nous n'avons jamais dit que nous avions écarté l'implication de l'ancienne présidente", a déclaré Reyneck Matemba lundi dans les colonnes du quotidien The Nation.

"Les éléments dont nous disposons sont fondés sur des déclarations" de personnes déjà condamnées dans cette affaire, a-t-il ajouté, "nous continuons à travailler sur ces allégations, je ne crois pas que l'on puisse parler d'absolution".

Contactée par l'AFP, Mme Banda n'a pas répondu immédiatement.

Son retour au pays intervient à un an des élections présidentielle et législatives prévues en 2019.

Devant ses partisans et la presse, celle qui est toujours la présidente du Parti populaire (PP, opposition) s'est pour l'heure refusée à indiquer si elle comptait se présenter à ces scrutins.

Avec AFP