Pour le moment, le gouvernement dit que la situation sécuritaire dans lesdites régions est sous contrôle. Cependant, les responsables de la gendarmerie nationale et de la police ont néanmoins alerté sur des défis sécuritaires auxquels le Cameroun fait face.
"Le banditisme, la fabrication des engins explosifs improvisés de plus en plus sophistiqués, les attaques des séparatistes, le recrutement forcé des combattants par des hommes armés et les prises d’otages avec demande de rançon sont enregistrés dans certaines parties du pays", a averti le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, au terme d’une concertation à Yaoundé avec les gouverneurs de régions.
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L’attente du dépôt des armes en zone anglophone
Dans la région du Sud-Ouest où sévit une crise séparatiste depuis 2016, le gouverneur Bernard Okalia Bilai a confié à la presse: "il y’a encore quelques groupes d’individus armés qui perturbent, kidnappent, tuent". Mais, assure-t-il, "l’Etat reste présent dans tous les coins et recoins de la région".
Le 19 juin, un tweet de l’avocat Felix Agbor Balla a condamné les assassinats, les crimes, les décapitations horribles à mettre à l’actif des combattants sécessionnistes et le silence de leurs leaders.
L’avocat Félix Balla a dirigé en 2016, la Cameroon Anglophone Civil Society Consortium, la toute première plateforme de revendication de la cause anglophone.
Le commandant de la 5ème région militaire, le général Valère Nka, a récemment reconnu que la guerre continue à tuer les séparatistes et les soldats dans la région du Nord-Ouest. Quatre éléments des forces de défense sont morts en mai dernier dans des combats.
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Boko Haram dans l’Extrême-Nord
L’autre front sécuritaire au Cameroun se trouve dans la région de l’Extrême-Nord qui fait face depuis 7 ans aux incursions de Boko Haram avec, comme conséquence, le déplacement involontaire de plus de 300.000 personnes, selon Human Rights Watch.
"Pour la première fois depuis 7 ans, nous nous focalisons sur les questions développement dans la zone parce que nous avons eu un mois de ramadan sans attaque kamikaze", se réjouit le gouverneur Midjiyawa Bakari. Ce dernier signale cependant, "quelques incursions de prédation ici et là de Boko Haram pour enlever le petit bétail, casser les boutiques".
Lire aussi : L'EI en voie de supplanter Boko Haram dans le nord-est du NigeriaFrontalière avec la République Centrafricaine, la région de l’Est focalise également l’attention sécuritaire. Depuis le début de l’année, plus de 6.000 ressortissants de la Centrafrique ont traversé la frontière, fuyant la situation post-électorale de décembre dernier.
"Les choses sont en train de se calmer de ce côté-là et ça nous permet de mieux maîtriser la situation dans les zones frontalières à la Centrafrique maintenant. Il y’a toujours le banditisme rural et quelques préoccupations dans les grandes villes, mais dans l’ensemble, la situation sécuritaire est maitrisée", confie à VOA Afrique Grégoire Mvongo, gouverneur de la région de l’Est.
Le Cameroun va accueillir la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football et le gouvernement préconise des mesures fortes pour garantir la sécurité.