Le président militaire de la transition Mahamat Idriss Déby a annulé un acte qu’il a lui-même signé le 31 décembre 2021, nommant plusieurs personnalités a des postes de commandement. Le décret qui vient d’être annulé a été critiqué par les énarques, qui se sentent lésés dans leur droit.
D’abord se sont les énarques, intégrés et mis à la disposition du ministère de l’Administration du territoire, qui étaient les premiers à sortir de leur silence.
"Quand il y a un projet de nomination au ministère de l’Administration du territoire, les hommes politiques envoient les noms de leurs militants pour demander des postes au détriment des énarques formés dans une école de renom comme l’ENA, École nationale d’administration", ont-ils affirmé en dénonçant dans l’anonymat.
"Nous disons non, unanimement non, nos droits sont bafoués, il faudrait que ces gens-là changent, qu’ils cessent avec ces pratiques malsaines", a décrié un de ces énarques, qui ajoute qu'ils avaient écrit au ministre de l’administration du territoire à plusieurs reprises et qu'une liste de personnes qualifiées qui lui avait été remise n'a pas été prise en considération.
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Le mécontentement des énarques semble être entendu par les autorités de transition. Neuf jours après la publication de ce décret contesté, le président du Conseil militaire de transition recule. Il a annulé purement et simplement son acte.
Une décision sage, selon les juristes, qui estiment que ce décret n'aurait même pas dû être pris puisque le poste des sous-préfet a été supprimé en 2018.
"En principe, dans un pays normal, le Premier ministre aurait démissionné, ou on devait le faire démissionner. Parce que c’est très grave de faire signer un décret sans objet. C’est dommage pour une administration qui est tellement légère", a déclaré Dr Sitack Yombatina Beni, enseignant chercheur à l’ENA.
"Dans les ordonnances qui régissent les collectivités territoriales décentralisées, il faut une loi pour créer les unités administratives. A ce jour, il n’y a pas de loi dans ce sens et donc on ne peut pas nommer les gens parce que les limites ne sont pas tracées", a expliqué le juriste.
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