C’est dans la perspective d’améliorer la gouvernance minière que le gouvernement a décidé renforcer ce cadre législatif afin de moderniser le secteur minier au Tchad. Cette société a pour mission de moderniser le secteur minier au Tchad à travers la création d’un guichet unique permettant d’octroyer l’autorisations pour l’achat, la vente de l’or et autres métaux précieux y compris les autorisations d’exploitation artisanale traditionnelle, de traitement, de gestion des sites et des transports.
Lire aussi : Le Tchad réforme les lois minières pour améliorer la gouvernance et la sécurité du secteur"L’orpaillage a été toujours critiqué comme étant une activité informelle alors qu’elle est bien formalisée et légalisée dans les textes. Raison pour laquelle, deux nouveaux textes ont vu le jour s’inscrivant dans le cadre de l’organisation du secteur artisanal et le traitement des rejets qui dégrade véritablement l’environnement sans que l’Etat ne bénéficie des retombées", a déclaré Kadidja Hassan Abdoulaye, directrice générale adjointe de la société SONEMIC.
Les responsables des organisations de la société civile sont pessimistes quant à la réforme du secteur minier engagé par les autorités. Hissein Abdoulaye représentant de l’ONG 4 trop estime qu’au Tchad, il y a de beaux textes mais c’est l’application qui pose problème.
Quelques représentants des chefs traditionnels déplorent le comportement des agents de sécurité déployés sur les différents sites et l’action des orpailleurs qui contribuent à la dégradation de l’environnement.
"Ces agents de sécurité protègent plutôt leurs intérêts et la non population…. Il ne faudrait pas que les gens viennent exploiter notre sous-sol et laisser les grands trous ouverts. Nos animaux domestiques et même nos enfants tombent dans ces trous abandonnés et meurent…. Aussi qu’ils ne laissent pas les débris partout. Parce que ces produits-là dégradent le sol", ont-ils signifié. Pour Kadidja Hassan Abdoulaye, la situation sécuritaire sur les sites sera réglée à travers la formation en cours des éléments de la brigade minière spéciale.
La directrice a expliqué que son organisation est consciente des dégâts humains et environnementaux dans la zone de Kouri Bougoudi ayant conduit à la suspension des activités d’orpaillages. C’est dans ce cadre, précise-t-elle, que la société a connu des réformes et elle est en train de former les éléments de la brigade minière spéciale pour les déployer sur les différents sites pour maintenir la sécurité, garantir une exploitation organisée et modernisée et responsabilisée chaque acteur selon son obligation.
Hissein Abdoulaye représentant de l’ONG 4 trop, une organisation de la société civile dit avoir des inquiétudes sur la question de la sécurité des sites et des artisans.
L’exemple le plus récent dit-il, c’est celui de Kouri Bougoudi où les forces de défense et de sécurité ont commis des exactions sur les orpailleurs mais qui ne sont jamais reprochées. Tirant la leçon, il s’interroge sur les responsabilités qui seront assignée aux éléments de cette brigade en cas de bavure. Si cette question d’impunité n’est pas prise en compte dans ce cadre juridique et réglementaire sécurisant désormais ce secteur insiste-t-il, ces agents vont toujours commettre des exactions sur la population.
En vulgarisant ce cadre juridique et réglementaire des activités minières au Tchad, la SONEMIC entend moderniser l’exploitation artisanale, valoriser les indices existants et continuer l’inventaire pour un développement industriel à l’horizon 2030.