Ce rapport de l'International Peace information service (IPIS), institut belge de recherche, en collaboration avec l'Institut Danois d'Études Internationales (DIIS), cartographie "plus de 1.000 barrières routières en République démocratique du Congo et en République centrafricaine (RCA)°".
"Une présence armée", a été constatée dans 2 barrières routières sur 3, selon l'étude.
Près de 80% de ces barrages sont érigés dans les provinces congolaises du Nord et Sud-Kivu et les 20% restant en RCA, selon le rapport.
Ainsi, l'IPIS "met littéralement les barrières routières sur la carte en tant que moyen clé de financement des conflits" dans ces deux pays d'Afrique centrale, au delà des minerais extraits dans des zones de conflit.
"Les experts du financement des conflits ont toujours su que les rebelles ne comptaient pas uniquement sur les revenus des sites miniers. Cependant, sans données à grande échelle des autres mécanismes de financement, il était difficile d'en comprendre leur ampleur", explique le rapport d'études.
"En RDC, les minerais ne représentent que la moitié des ressources naturelles taxées aux barrières routières. Des groupes armés comme le FDLR et Nyatura, ainsi que des éléments indisciplinés de l'armée congolaise, ont des stratégies de prédation beaucoup plus diversifiées, notamment sur la taxation des produits agricoles, du charbon de bois et du bois".
"En RDC les routes sans barrières sont rares -tout ce qui bouge est taxé", affirme Peer Schouten, coordinateur de cette recherche.
"Les femmes qui vont au marché, les agriculteurs qui se rendent au champs, les négociants au marché ... Nous avons été surpris par la densité des barrières routières", dit-il.
En RDC, les provinces du Nord et du Sud-Kivu comme l'ensemble de la façade orientale du pays sont déchirées par des violences depuis plus de 20 ans. Plusieurs dizaines des groupes armés locaux et étrangers y sont actifs.
Avec AFP