D'une surface de 70.000 km2 (environ 250 km sur 300), le lac Victoria, source du Nil blanc, est le poumon économique pour cette région de l'Est de l'Afrique. Il est une source de revenus et d'emplois pour plus de 30 millions de personnes en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie, les trois pays qui le bordent.
De nombreux ferrys, bateaux de pêche et autres navires, souvent vétustes ou mal entretenus, le sillonnent chaque jour, reliant ses principaux ports côtiers et ses îles. Mais les autorités sont peu regardantes sur la sécurité et les registres de passagers sont lacunaires.
Lire aussi : Au moins 131 morts dans le naufrage du lac VictoriaLa navigation sur le lac Victoria, comme sur les autres grands lacs de la région, peut s'avérer aussi périlleuse qu'en haute mer lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises. Les accidents se soldent souvent par des bilans très lourds, en raison de l'absence de gilets de sauvetage à bord et du fait qu'une grande proportion de la population ne sait pas nager.
Depuis le début des années 2000, sur le lac Victoria, une dizaine de naufrages ont affiché des bilans de plusieurs dizaines de morts.
Mais c'est le 21 mai 1996 que le lac Victoria a connu sa plus grave tragédie. Quelque 800 personnes sont mortes dans le naufrage du Bukoba, à environ cinq milles nautiques (9 kilomètres) au large de Mwanza, en Tanzanie, selon un décompte de la Croix Rouge. Le ferry n'était homologué que pour transporter 441 passagers.
Lire aussi : Plus de 40 morts dans le naufrage d'un ferry sur le lac Victoria en TanzanieLes violentes tempêtes qui frappent le lac Victoria provoquent aussi de nombreux naufrages de bateaux de pêche. Quelque 3.000 à 5.000 pêcheurs meurent chaque année dans ces intempéries, estime le Comité international de la Croix-Rouge.
Et selon une étude parue en 2016 dans Nature Communications, le dérèglement climatique devrait amener des tempêtes encore plus fréquentes et dangereuses sur le grand lac. Les "super-tempêtes" exceptionnelles, qui se produisent en moyenne tous les 15 ans, pourraient devenir annuelles d'ici la fin du siècle.
En juin 2016, un journal kényan, The Standard, décrivait le lac Victoria comme "un piège mortel malgré de lourds investissements pour le rendre plus sûr".
Avec AFP