Le gouvernement burkinabè a récemment adopté son budget 2019 et le compte n’y est pas : le déficit se chiffre à plus de 250 milliards de francs CFA. Comme solution, l’exécutif a décidé d'augmenter les recettes en créant de nouvelles taxes.
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De nouvelles mesures fiscales qui concernent les véhicules, les boissons non alcoolisées, les billets d’avion, la parfumerie, les armes à feu, le café, le thé et bien d’autres produits.
"Pour les véhicules à quatre roues, jusqu’à 8 chevaux c’est 7.000 FCFA", a déclaré Rosine Sory Coulibaly, ministre de l’Economie.
"De 9 chevaux à 15 chevaux, c’est 10 000 FCFA. Et de 16 chevaux à 20, 20 000 FCFA et plus de 20 chevaux, 30 000 FCFA. Voilà un peu les mesures qui ont été prises et pour lesquelles il y a tout un tollé, pour dire que nous sommes en train d’imposer ces taxes à tout le monde. On a vraiment choisi les secteurs pour lesquels nous pensons que nos mamans et les enfants qui sont dans les villages qui ne peuvent pas donner un repas chaud à leurs enfants, que ces personnes-là ne sont pas concernées par les nouvelles mesures fiscales".
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L’opposition a voté contre la loi des finances 2019, estimant que cette loi va diminuer davantage le pouvoir d’achat des Burkinabè.
"Nous avons dit que ce budget opère un matraquage fiscal", explique Alphonse Nombré, député du CDP, congrès pour la démocratie et le progrès.
"On a de nouveaux impôts qui ont été institués qui viennent même remettre en cause des acquis sociaux pour l’investissement. Vous savez que c’est l’investissement qui crée la richesse dans un pays. En 2018 dans la loi de finances, le taux de l’investissement par rapport aux ressources générales de l’Etat était à hauteur de 44,5%. Pour 2019, ce taux revient à 24%. En ce moment, quel est le projet du gouvernement pour répondre aux préoccupations des populations? Nous nous posons la question".
Pour une bonne partie de la population, c’est difficile de tenir le coup dans ce contexte de vie chère.
"Au regard de tout ce qui est en train de se passer, on ne fait que subir. On n’a pas le choix. Nous pensons qu’on a beaucoup de taxes qu’on paie et on ne s’en sort pas et cela vient de s’ajouter. Ce n’est pas chose facile pour ce pays", souligne Patrice Thiombiano, un résident d'Ouagadougou.
Yacouba Dioni, aussi habitant à Ouagadougou, pense que c’est normal de payer les taxes.
"On vit de taxes. On n’a pas de pétrole ici. L’or là aussi ça ne nous profite pas. Comment on va faire? Il faut une contribution seulement. Je pense qu’il n’y a rien de tel".
Cette mesure du gouvernement intervient quelques semaines après l'augmentation de 75 francs le litre de carburant.
Les recettes du budget de l’Etat 2019 sont estimées à 1 955 milliards de francs CFA pour plus de 2 212 milliards de francs CFA en dépenses. La masse salariale s’élèvera en 2019 à 836 milliards de francs CFA pour moins de 200.000 fonctionnaires.