Les Burundais rendent un dernier hommage à l'ancien président Nkurunziza dans un stade bondé

Le portrait et le cercueil de feu le président Pierre Nkurunziza, lors des obsèques nationales au stade Ingoma de Gitega, au Burundi, le 26 juin 2020. (Photo TCHANDROU NITANGA / AFP)

Les obsèques nationales de l'ancien président du Burundi, Pierre Nkurunziza, ont eu lieu vendredi à Gitega, avec tous les honneurs militaires, lors d'une cérémonie diffusée en direct sur Internet par la présidence.

M. Nkurunziza est mort inopinément le 8 juin à l'âge de 55 ans des suites d'un arrêt cardiaque, selon le gouvernement. Il a dirigé cette nation d'Afrique centrale sans interruption pendant 15 ans.

Des dignitaires, des hauts gradés de l'armée et des membres du corps diplomatique, dont certains portaient des masques, ont assisté à la cérémonie de vendredi.

De nombreuses personnes étaient habillées en noir et blanc pour marquer l'occasion.

L'ancien président tanzanien Jakaya Kikwete a fait le déplacement avec son épouse, malgré la pandémie de coronavirus.

Les cérémonies de vendredi ont débuté par "un hommage rendu au défunt dans la plus stricte intimité familiale par son épouse, Denise Bucumi Nkurunziza, ses enfants et des proches qui les accompagnent", a expliqué à l'AFP un cadre de la présidence, sous couvert d'anonymat.

Un convoi funéraire, sous forte protection militaire et policière, a conduit la dépouille de l’ancien chef de l’État de l’hôpital du Cinquantenaire de Karusi au stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays.

L’ancien président devrait ensuite être enterré dans un monument récemment construit à Gitega, sur le site d'un autre édifice censé être dédié aux victimes des différentes crises que le pays a traversées mais qui n'avait pas fait l'unanimité et n'avait jamais été inauguré.

Le décès inattendu de M. Nkurunziza a choqué le pays.

L'ancien chef de l’État laisse derrière lui un pays divisé, relativement isolé et appauvri. Sa candidature très controversée à un troisième mandat en avril 2015 avait débouché sur une crise politique qui a fait plus de 1.200 morts et conduit 400.000 Burundais à l'exil.

Elu en mai et investi deux mois plus tôt que prévu après le décès de son mentor, le nouveau président, Évariste Ndayishimiye, 52 ans, a promis d’unifier le Burundi.