Les civils toujours plus ciblés par les groupes extrémistes en Afghanistan

Militaires américains et de l'OTAN à Kaboul, Afghanistan, le 24 septembre 2017

Les civils afghans sont toujours plus dans la mire des extrémistes, les attaques les visant délibérément ayant fait deux fois plus de victimes au premier trimestre 2018 que durant les trois premiers mois de 2017, déplore l'ONU dans un rapport paru jeudi.

Quelque 763 civils sont morts et 1.495 ont été blessés entre janvier et mars dans le conflit afghan, soit un total de 2.258 victimes, presque inchangé par rapport aux premiers trimestres des deux années précédentes, observe la Mission de l'ONU en Afghanistan (Manua).

Mais 39% d'entre eux l'ont été dans des attaques des talibans, de l'Etat islamique et d'autres groupes qui "visaient délibérément les civils", soit plus du double par rapport aux trois premiers mois de 2017, pointe le rapport

Si cette tendance devait se poursuivre le reste de l'année, le triste record de 2017, quand près de 2.300 civils avaient été tués ou blessés dans des attentats suicides et autres attaques, sera dépassé.

Quelque 30% des victimes l'ont été lors d'engagements au sol.

Les groupes insurgés, ou "éléments anti-gouvernement" selon l'ONU, ont fait 1.500 victimes civiles, soit 67% du total - en hausse de 6% par rapport l'année dernière. Les talibans sont responsables de la moitié d'entre elles, l'EI de 11%, pointe le rapport.

Kaboul, où un hôtel de luxe a notamment été pris d'assaut et de jeunes fidèles visés lors du Nouvel an perse, a constitué une cible majeure au premier trimestre. Environ 150 personnes y ont perdu la vie, principalement des civils.

Ces dernières statistiques sont publiées alors que les armées américaines et afghanes intensifient leurs offensives terrestres et aériennes en amont de la "saison des combats", qui intervient au printemps en Afghanistan, quand la météo s'améliore.

L'ONU a appelé "toutes les parties" à en faire davantage pour protéger les civils.

"Les civils afghans continuent de souffrir, pris dans le conflit, d'une manière qui est évitable : cela doit s'arrêter maintenant", a déclaré Ingrid Hayden, l'adjointe au représentant de l'ONU en Afghanistan.

Avec AFP