Nous sommes dans la plus grande zone commerciale de Lomé, précisément au marché d'Agbadahonou. Une place aménagée pour accueillir les commerçants suite à l'incendie du bâtiment principal du grand marché de Lomé, en janvier 2013.
>> Lire aussi : Le gouvernement togolais accuse l'opposition d'asphyxier l'économie
Sur place, les visages se crispent. Tous ont sur les lèvres les mots "rien ne marche", comme s'ils s'étaient passés une consigne. Les commerçants interrogés affirment connaitre une période des vaches maigres.
"Quand on vient au marché, on étale les marchandises mais les clients ne viennent pas. On n’arrive pas à vendre. C’est la fête qui vient. Rien ne va du tout. Quand les gens vont en Chine ça va. Mais maintenant, on va en Chine, on achète des marchandises, on revient mais les gens ne viennent pas. A quoi sert-il alors d’y aller", se plaint une commerçante.
"Les étrangers ne viennent pas. Il n’y a pas d’argent, donc il n’y a pas de ventes. Rien ne marche. Depuis le matin qu’on est venu, on a rien vendu. Nous vendons des habits d’enfants. En ce temps-ci, les années passées, ça ne se passait pas comme ça. Les années passées, on disait qu’il n’y a pas d’argent mais cette année, c’est pire", affirme un homme devant sa marchandise.
Pourtant, les étalages des boutiques sont garnis. Ils attendent des clients quasiment absents. La crise politique que traverse le pays depuis 4 mois, en serait pour quelque chose.
"A cause des manifestations, on ne vend pas, c’est trop. Donc, il faut que le dialogue soit vite tenu. Il faut que le président parle pour calmer le pays et puis on va voir comment les activités vont se passer", conseille la commerçant.
L’avis est partagé par son collègue.
Un tour en ville, le constat est tout autre. Lomé a fait sa toilette. Et ses boulevards et avenues sont parés de leurs plus beaux atouts, pour annoncer des fêtes que certains Togolais n'attendent pas forcément.
Certaines boutiques ne se sont pas données la peine de décorer leurs vitrines comme pour exprimer leur indifférence face à des fêtes caractérisées cette année par la mévente.
Kayi Lawson, correspondante à Lomé