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C’est un tableau très sombre des prisons africaines que le président du CICR a dressé lors de sa visite à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, la Maca, la principale prison de la Côte d’Ivoire.
Construite en 1980 pour accueillir 1.500 détenus, la Maca en compte aujourd’hui plus de 5.000. La plupart des prisons africaines selon le CICR sont confrontées à une surpopulation d’environ 200%, une situation qui a d’énormes conséquences sur les détenus.
Pour Christian Cardon, chef de la délégation régionale d’Abidjan du CICR, "il y a beaucoup de problèmes : accès à la nourriture insuffisante, accès à l’eau, à l'hygiène".
"Les détenus doivent dormir à tour de rôle faute d’espace, les maladies comme la tuberculose et le béri béri se propagent et font des ravages", souligne-t-il.
Insalubrité, promiscuité, manque de nourriture et de soins, pour lui, les gouvernants doivent agir.
"Toutes les autorités doivent prendre la question des prisons au sérieux et remettre cela au nombre des priorités. Que ce soit en Côte d’Ivoire, au Mali ou au Sénégal, on doit prévoir des budgets nécessaires pour pouvoir bien nourrir tous les prisonniers. On ne peut plus accepter les situations où les détenus doivent dormir à tour de rôle ou mourir de faim", a-t-il déclaré.
Lire aussi : Grogne de l'administration pénitentiaire en Côte d'IvoirePlusieurs organisations ivoiriennes des droits de l’homme comme le MIDH, mène aussi le combat en faveur du respect des droits des détenus.
Pour Doumbia Yacouba, président du Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH) en Côte d’Ivoire et dans la sous-région, "il y a eu des mesures de grâces et d’amnistie mais, des années après, les prisons se sont retrouvés surpeuplées : on va facilement en prison. La prison doit être l’exception mais pas la règle".
Pour marquer leur solidarité aux détenus de la Maca, le groupe musical Magic Système et l’artiste Kajeem leur ont offert un spectacle, à l’occasion de la visite du CICR.
"C’est un message d’espoir envers les prisonniers. Nous sommes venus leur dire que nous ne les avons pas oubliés et que nous viendrons souvent leur apporter ce dont ceux qui sont dehors ont droit, c’est-à-dire la vibration", a confié Kajeem à VOA Afrique.
La Côte d’Ivoire compte 34 prisons souvent en proie à des mutineries liées à la précarité dans laquelle vivent les détenus.