Le Cameroun fait face à certains défis pour le bitumage et l’entretien de plus de 121.000 km de son réseau routier. Il ressort de la revue des projets routiers en cours que les changements climatiques ont de plus en plus d’impact sur les infrastructures routières alors que les conditions sécuritaires et la faible capacité financière de certaines entreprises font que les ouvrages ne sont pas livrés à temps. « Dites à vos gens que vous avez 13 milliards de francs CFA du gouvernement camerounais pour rien », lâche le regard furieux, le ministre des travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi au représentant d’une entreprise chinoise lors de la revue des 62 projets routiers en cours au Cameroun. Visiblement exacerbé Emmanuel Nganou Djoumessi revient à la charge, « allez leur dire qu’ils sont censés ne plus être là et qu’ils ont 13 milliards de francs CFA des fonds publics pour rien, est-ce que vous comprenez ce que je veux dire » ?
L’entreprise en question peine depuis 5 ans, à livrer 70 km de route devant relier les localités de Ngaoundéré à Paro dans la partie septentrionale du pays. « Cette entreprise ne donne pas satisfaction depuis, elle a souvent eu à émettre des grosses difficultés de paiement, des tensions de trésorerie malgré le fait qu’elle a eu des paiements au-delà du niveau d’avancement il y’a trois semaines, le ministre des travaux publics a consenti un autre paiement à la faveur de cette entreprise mais à date elle n’arrive toujours pas à donner satisfaction au maître d’ouvrage », explique Yves Bertin Nga Ndi Messi, chef de mission du contrôle de ce projet.
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Ailleurs, les entreprises font parfois face aux contraintes sécuritaires, comme dans les deux régions anglophones ou encore pour la reconstruction de la route entre Mora-Dabanga et Kousseri, voisine au Tchad dans la région de l’extrême de l’extrême-nord. Mais une première entreprise contractualisée lancé les travaux sur cet axe névralgique. « Les travaux ont bel et bien débuté, nous sommes à 12% d’exécution. Nous avons bénéficié de la protection d’une unité de l’armée, le dispositif d’appui aux travaux cette présence nous rassure et nous donne le sentiment de la protection », confie à la VOA Emmanuel Mbouni, chef de mission de contrôle. Le chef de mission de contrôle précise, « mais nous embauchons tardivement parce qu’il d’abord envoyer des équipes avant le début des travaux vérifier s’il y’a pas de mines, de pièges, il faut obtenir tous les renseignements nécessaires avant que j’ordonne de travailler ou pas ».
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En tout 8443 km de route sont soit en cours de construction, de réhabilitation ou d’entretien périodique au Cameroun. Mais le changement climatique impacte les infrastructures routières. « Le 14 août dernier un remblai d’une route en construction s’est affaissée bien que partiellement donnant lieu à une entaille sur la chaussée, récemment nous avons connu un déséquilibre sur un pont sur le fleuve Danay dans l’extrême-nord , des fondrières se forment tout au long des axes routiers en construction, 16 ponts se sont effondrés dans l’arrondissement de Massock-Song Loulou dans la région du littoral faisant en sorte que cet arrondissement soit entièrement isolé du reste du pays, les eaux ont envahi la chaussée sur la route Douala-Nkongsamba rendant la circulation difficile », mentionne Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des travaux publics. Le réseau routier du Cameroun a connu ces derniers mois une dégradation accélérée consécutive selon les experts, à la durée de vie des chaussées et des ouvrages d’assainissement accomplie mais aussi à une montée d’incivisme de certains usagers due au non-respect des tonnages et gabarit des véhicules.