L'ancien militaire putschiste de 65 ans a été réélu à l'issu du premier tour du scrutin dimanche avec 62,97% des voix mais seulement 16,30% de participation, selon les chiffres officiels annoncés mardi soir par la commission électorale (Céni). Cette victoire doit lui permettre de rempiler pour un troisième mandat consécutif et rester au pouvoir jusqu'en 2029 dans cet archipel de l'océan Indien.
L'opposition, qui réclame l'annulation du scrutin, a dénoncé des "fraudes grossières" et des "bourrages d'urnes". "Nous appelons la Céni et les autorités comoriennes à assurer une totale transparence et à clarifier les résultats annoncés", a déclaré l'ambassade américaine. Relevant "quelques irrégularités enregistrées", elle souligne que les résultats ont "soulevé des préoccupations sérieuses qui doivent être abordées pour maintenir la paix et le bien-être de la nation".
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Ils doivent encore être validés dans les jours qui viennent par la Cour suprême, plus haute juridiction de l'archipel de 870.000 habitants, dont 45% vivent sous le seuil de pauvreté. Les Comoriens ont voté dimanche pour choisir leur président mais également pour élire les gouverneurs des trois îles composant les Comores: Grande-Comore, Anjouan et Mohéli. Un des points d'achoppement est la différence inattendue dans les chiffres de la participation aux deux scrutins simultanés.
Selon le décompte officiel, 189.497 Comoriens se sont exprimé pour l'élection des gouverneurs, mais seulement 55.258 ont voté pour choisir leur président. "Une disparité qui n'était pas apparente aux yeux des observateurs nationaux et internationaux", souligne l'ambassade américaine.
La capitale comorienne a été mercredi et jeudi en proie à des heurts entre bandes de jeunes lançant des pierres et forces de l'ordre répliquant avec des tirs de gaz lacrymogène. Des bâtiments ont été vandalisés et incendiés. Une personne a été tuée et six blessées, selon les urgences de l'hôpital de Moroni.
Un couvre-feu nocturne a été instauré depuis mercredi et jusqu'à une date indéterminée. Plusieurs arrestations ont eu lieu mais aucun chiffre n'a été communiqué. L'opposition avait appelé à "une journée nationale de protestation" vendredi mais les rues de Moroni, sous forte surveillance des forces de l'ordre, sont restées dans un calme tendu.