Les États-Unis jugent le moment venu de mettre fin à la guerre à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait un signe de la main avant son départ pour Riyad, en Arabie saoudite, mercredi 23 octobre 2024. AP / Nathan Howard

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé mercredi que "le moment" était venu de mettre fin à la guerre à Gaza et appelé Israël à éviter "une plus grande escalade" dans sa riposte attendue à l'attaque de missiles iranienne. 

Après Israël, M. Blinken a poursuivi à Ryad sa tournée visant à contenir l'escalade militaire dans la région, un mois après le début de la guerre au Liban entre Israël et le Hezbollah. Dans le sud du Liban, de nombreuses familles ont fui Tyr, visée mercredi par des frappes après un appel de l'armée israélienne à évacuer des quartiers de cette ville côtière d'environ 14.500 habitants. "La situation est très mauvaise, nous sommes en train d'évacuer tout le monde", a dit à l'AFP Mortada Mhanna, qui dirige le centre de gestion de crise local. La visite de M. Blinken dans la région est la onzième depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, qui s'est propagée en septembre au Liban alors que toutes les tentatives de médiation internationale en vue d'un cessez-le-feu ont échoué.

M. Blinken a jugé mercredi le "moment" venu de mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Selon lui, Israël a atteint "la plupart de ses objectifs stratégiques" dans le territoire palestinien, "avec l'idée de s'assurer que le 7 octobre ne peut plus jamais arriver". Après cette attaque, Israël avait promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Mardi, M. Blinken avait estimé que la mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas tué par des soldats israéliens le 16 octobre, offrait une "occasion importante de ramener chez eux les otages" emmenés à Gaza le 7 octobre et de "mettre fin à la guerre".

Your browser doesn’t support HTML5

Anthony Blinken à nouveau en tournée au Proche-Orient pour un cessez-le-feu à Gaza


Une source du Hamas a par ailleurs indiqué à l'AFP qu'un haut responsable du mouvement islamiste palestinien était arrivé mercredi à Moscou pour discuter de "l'arrêt" de la guerre. Le secrétaire d'Etat a également appelé mardi Israël à faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, relevant des "progrès" en la matière qu'il a jugés insuffisants. Une source de sécurité a cependant affirmé mercredi que l'armée israélienne était prête pour encore "des mois de combats" à Gaza et au Liban. Israël ne mène pas "une guerre contre Gaza, ni une autre guerre contre le Liban", mais "une guerre contre l'Iran, parfois directement, parfois indirectement, via les alliés de l'Iran", a ajouté cette source.

Your browser doesn’t support HTML5

Efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu au Moyen-Orient


M. Blinken a estimé "très important qu'Israël réponde d'une façon qui ne crée pas une plus grande escalade", alors que l'Iran se dit déterminé à riposter en cas d'attaque israélienne après le tir de 200 missiles iraniens contre son territoire le 1er octobre. Avant d'arriver à Ryad, où il a été reçu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, le chef de la diplomatie américaine a appelé Israël à saisir "l'occasion incroyable" de normaliser ses relations avec l'Arabie saoudite. Il doit se rendre jeudi au Qatar.

L'offensive israélienne lancée à Gaza en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 a tué au moins 42.792 Palestiniens, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. En Israël, l'attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.