Les Etats-Unis réclament la libération d'un activiste au Soudan du Sud

Peter Biar Ajak lors d'une interview pour le International Growth Centre. (Capture d'écran YouTube)

​Les Etats-Unis ont demandé la remise en liberté de Peter Biar Ajak, un éminent défenseur des droits humains arrêté samedi à Juba.

"Nous demandons sa libération et des informations sur ce qu'il lui est reproché", a déclaré à la presse l'ambassadeur des Etats-Unis au Soudan du Sud, Thomas Hushek, à l'issue d'un entretien avec le ministre sud-soudanais de la Justice Paulino Wanawilla.

M. Biar préside plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme au Soudan du Sud, dont le Forum des jeunes dirigeants sud-soudanais.

Dans de récentes déclarations aux médias sur le récent accord de partage du pouvoir négocié à Khartoum, il avait estimé qu'il était irréaliste et peu susceptible de ramener la paix dans un pays ravagé par la guerre civile depuis 2013.

Il avait aussi demandé à ce que le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar cèdent la place à de nouveaux dirigeants.

"Nous sommes profondément troublés par le fait que personne n'a été autorisé à lui parler ou à le voir", a souligné le Forum des jeunes dirigeants sud-soudanais dans un communiqué.

Le ministre de la Justice sud-soudanais a pour sa part affirmé n'avoir aucune information sur la détention de l'activiste.

"Tant que nous n'en connaissons pas la raison, nous ne pourrons pas parler de ce cas", a-t-il déclaré jeudi à la presse.

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Le gouvernement et les rebelles sud-soudanais ont signé le 26 juillet à Khartoum un accord "préliminaire" sur le partage du pouvoir, qui doit permettre le retour de M. Machar au poste de premier vice-président. Un accord définitif est attendu début août.

Plus jeune État au monde, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, à l'issue de plusieurs décennies de lutte. Le pays s'est enfoncé dans une guerre civile en décembre 2013 quand M. Kiir a accusé M. Machar de fomenter un coup d'État.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés (sur une population de 12 millions d'habitants) et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Avec AFP