Les Etats-Unis vont consulter leurs alliés suite à l'annonce du gouvernement taliban

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, à droite, et le secrétaire d'État américain Antony Blinken donnent une conférence de presse à Berlin, en Allemagne, le mercredi 23 juin 2021. (Photo John Macdougall/AP)

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'entretiendra mercredi en Allemagne avec ses partenaires de vingt pays secoués par le retrait d'Afghanistan, après l'annonce du nouveau gouvernement afghan mardi.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a quitté le Qatar, le plus grand centre de transit du pont aérien en provenance d'Afghanistan, pour aller visiter sur la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne, un autre centre par où transitent plusieurs milliers d'évacués, a-t-on appris auprès du département d'Etat.

M. Blinken rencontrera à Ramstein le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, avec lequel il dirigera une réunion virtuelle des ministres de 20 pays sur la voie à suivre en Afghanistan.

Les Etats-Unis chercheront probablement, par le biais de cette réunion, à renforcer les appels internationaux lancés aux talibans pour qu'ils respectent leur engagement de laisser les Afghans partir librement s'ils le souhaitent.

Les discussions pourraient également permettre de coordonner la manière de traiter le gouvernement intérimaire présenté mardi, qui ne compte aucune femme ni aucun membre non taliban et dont le ministre de l'intérieur est recherché par les Etats-Unis pour des accusations de terrorisme.

Les Etats-Unis ont déclaré qu'ils étaient "préoccupés" par la composition du gouvernement, mais qu'ils le jugeraient en fonction de ses actions. Les responsables américains soulignent que toute reconnaissance officielle d'un gouvernement taliban est loin d'être acquise.

Revenus au pouvoir 20 ans après en avoir été chassés par une coalition menée par les Etats-Unis, les islamistes sont attendus au tournant par la communauté internationale. Ils se sont aussi engagés à respecter les droits des femmes, bafoués lors de leur premier passage au pouvoir, des promesses qui peinent à convaincre.

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