Le parti de l’ancien président béninois Yayi Boni au bord de l'éclatement

Conférence de presse de l'aile soutenue par le chef de l'État Yayi Boni, à Cotonou, le 1er mars 2020. (VOA/Ginette Fleure Adande)

Une crise secoue le parti de l’ancien président Yayi Boni, les Forces cauris pour un Bénin émergent. L'ex-président a tenté en vain un règlement à l'amiable.

Au Bénin, le parti de l’ancien président Yayi Boni, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), est scindé en deux, et son avenir est incertain à quelques mois des élections communales et municipales.

Cette crise a commencé il y a plusieurs mois, lorsque certains membres sont allés établir l'existence légale du parti comme l'exigeait une nouvelle loi. La démarche n'a pas fait l'unanimité, vu qu'il fallait faire certaines concessions auprès des autorités.

Depuis, deux camps rivaux s'affrontent.

Préoccupé par la situation, Yayi Boni, 68 ans, avait souhaité la tenue d'un congrès des FCBE avant les élections communales et municipales du 17 mai prochain. A travers sa page Facebook, il avait lancé un appel pour "une assise constitutive", ce qu'il estimait être son "devoir institutionnel".

Mais les propos de l'ancien chef d'Etat n'ont pas plu au nouveau secrétaire exécutif national, Paul Hounkpè, qui a d'emblée dénoncé "les déclarations tous azimuts venant de certains leaders". Pour lui, "seules les décisions venant du bureau légalement reconnu par les autorités du pays sont à prendre au sérieux".

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Crise au sein du parti de l’ancien président Yayi Boni

L'autre point qui divise les membres du parti est le retrait annoncé du parti de la Résistance, la coalition créée par les forces de l'opposition pour une synergie d'action contre le pouvoir en place.

Si ceux qui ont réussi à inscrire légalement le parti approuvent et justifient ce départ annoncé, l'aile soutenue par Yayi Boni continue de clamer son appartenance à ce regroupement.

Dans les rangs des militants, les avis restent partagés. Certains estiment que l'imminence des élections communales et municipales risque de creuser davantage le fossé. D'autres pensent plutôt que le parti fait les frais de son inconstance et du manque de leadership.

De nombreux ténors accusent le pouvoir d'être au cœur de ces manœuvres qui ont pour but de fragiliser l'un des plus grands regroupements politiques du Bénin.

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