Selon Bétel Miarom, chef du département de développement des médias à la Haute autorité des médias et de l'audiovisuel (HAMA), organe de régulation des médias au Tchad, sur 56 radios privées, il n’y a que 3 femmes responsables et une seule co-directrice de publication sur 29 journaux privés.
Au niveau des médias du service public, deux femmes sont directrices générales et une seule cheffe de station sur 25 stations provinciales.
La directrice générale adjoint de l’Office National des Médias et de l’Audiovisuel (ONAMA) et présidente de l’Union des femmes professionnelles de la communication au Tchad, Halimé Assadyé Ali, explique que la plupart des familles tchadiennes préfèrent investir sur l'éducation des garçons plutôt que celle des filles.
Quelques rares qui ont eu la chance d’aller à l’école, quittent très vite pour le mariage. Selon elle, le Tchad a des stéréotypes qui ne permettent pas aux femmes d’exercer un métier qui les expose alors que le secteur de média appelle à être souvent dans des milieux où il n'y a pratiquement pas de femmes.
Les premières rares femmes journalistes qui se trouvaient dans les rédactions étaient confinées à des rôles secondaires qui ne les permettent pas d’avoir une ascension au sein des rédactions et par ricochet atteindre le sommet pour gérer la radio, la télévision ou la presse écrite.
Cependant, elle loue le mérite de quelques rares femmes qui ont fait leurs preuves. "La 1ère radio communautaire a été créée par une femme qui a fait son chemin. Dans la presse écrite, on a eu la 1ère femme à avoir sa publication qui a dirigé pendant des années et je pense qu’on n’a rien à lui reprocher", déclare-t-elle.
Relever les défis, Mme Séka Isabelle Assingar, directrice générale de l’Agence tchadienne de presse et d’édition, en est consciente. Elle invite ses sœurs à plus d’abnégation pour renverser la tendance.
"Pour nous, c’est un sacrifice. Les femmes persévèrent. Et je demande à mes sœurs d’exercer le métier par vocation et dire, je veux tirer mon épingle du jeu pour pouvoir émerger parce que c’est un métier difficile et très exigeant. Nous rencontrons des difficultés au quotidien", a-t-elle déploré.
Bétel Miarom, chef du département de développement des médias, a déclaré à VOA Afrique que son organe de régulation, la HAMA, entend corriger ce déséquilibre pour qu’il y ait une meilleure représentativité des femmes dans le secteur des médias au Tchad.
Il ajoute que la HAMA a mis un programme sur pied qui vise essentiellement à sensibiliser d’abord l’ensemble des acteurs institutionnels et professionnels aux enjeux de l’égalité homme-femme dans les médias. Le deuxième point, explique-t-il, est d’encourager les filles d’aller à l’école du journalisme notamment.
"Nous encourageons également toutes les entreprises de presse (publique ou privée) à faire confiance aux femmes. Nous pensons qu’il est important que les femmes soient responsabilisées au même titre que les hommes", a souligné M. Bétel Miarom.
La HAMA, dont l’une des missions est de donner son avis sur la nomination des responsables des médias publics, s’engage à assurer l’égalité des sexes dans le secteur des médias au Tchad.
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