Les fidèles se rassemblent à Bethléem pour Noël, sécurité renforcée en Europe

Des chrétiens du Nigeria prient dans la grotte de l'église de la Nativité, traditionnellement considéré par les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus-Christ, dans la ville de Bethléem en Cisjordanie, 24 décembre 2012.

Des fidèles se rassemblaient samedi à Bethléem, où le Christ est né selon la tradition chrétienne, avant la traditionnelle messe de minuit alors que les célébrations de Noël commençaient en Europe dans un contexte de sécurité renforcée.

Dans cette ville de Cisjordanie occupée, fidèles palestiniens et étrangers ont convergé dans la journée vers la place de la Mangeoire, à côté de la basilique de la Nativité, dans une atmosphère plus festive -et plus propice au commerce- que l'an dernier.

En 2015, la vague de violences qui secouait Israël et les Territoires palestiniens avait en effet entraîné une chute de la fréquentation à Bethléem. Cette année, les fidèles sont revenus selon des responsables du secteur touristique.

Des touristes prenaient des selfies près de l'arbre de Noël géant sur la place de la Mangeoire.

"C'est formidable d'être à Bethléem pour mon premier Noël en dehors de chez moi", s'enthousiasme Valéria, une Américaine de 21 ans.

En Europe par contre, la crainte de possibles violences était au coeur des préoccupations des autorités moins d'une semaine après l'attentat au camion-bélier, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), qui a fait 12 morts sur un marché de Noël à Berlin.

Les polices européennes enquêtaient sur de possibles complices du Tunisien Anis Amri, auteur présumé de l'attaque qui a été abattu vendredi à Milan par la police.

Les mesures de sécurité autour des célébrations de Noël ont été renforcées dans plusieurs villes européennes, notamment près de la cathédrale de Milan, principale attraction touristique de la ville.

A Berlin, des habitants et des touristes étaient rassemblés au marché de Noël visé par l'attaque, nombre d'entre eux allumant une bougie ou déposant des fleurs en hommage aux victimes.

"C'est vraiment bien qu'il y ait autant de monde et que ce soit encore ouvert", a déclaré Marianne Weile, 56 ans, de Copenhague.

- La France sous haute sécurité -

En Allemagne, les autorités s'attellent à rassurer une opinion inquiète après l'attentat qui a aussi révélé des failles importantes dans le dispositif antiterroriste du pays. Des ratés qui ont ravivé les tensions en Allemagne au sujet du million de migrants que le pays a accueilli depuis l'an dernier.

Dans son message de Noël, le président allemand Joachim Gauck a appelé ses compatriotes à ne pas "condamner de manière générale un groupe de personnes", en allusion aux réfugiés.

En France, plus de 90.000 policiers, gendarmes et militaires, étaient mobilisés à travers le pays.

"Pour les messes de Noël les plus fréquentées (...) nous aurons non seulement une présence policière, mais une capacité de riposte quasi immédiate", a assuré le directeur de la police française Jean-Marc Falcone.

En Syrie, la communauté catholique d'Alep se préparait à célébrer la première messe depuis cinq ans dans la cathédrale maronite Saint-Elie, dans la Vieille ville, deux jours après l'annonce par le régime de Bachar al-Assad de la reprise totale des ex-quartiers rebelles de la cité.

Comme de nombreux bâtiments à Alep, devenue un symbole des ravages engendrés par le conflit syrien, la cathédrale offrait un spectacle de désolation: toit effondré, bancs renversés, gravats au sol...

Mais un petit groupe a entrepris de la nettoyer et d'y construire une crèche. "On a tous nos souvenirs ici, on y a célébré nos fêtes et nos joies. On veut transformer les décombres en quelque chose de beau", explique Bachir Badaoui.

- 'Revenir à la vie' -

Dans l'Irak voisin, en proie aussi aux violences, des chrétiens ont célébré samedi la première messe dans une église de Bartalla depuis que cette ville proche de Mossoul a été reprise à l'EI.

"Je ne saurais décrire notre joie. C'est un peu comme revenir à la vie", s'est réjouie Nada Yaqoub, une fidèle de l'église Mar Shimoni. "Nous avons toujours senti nos crucifix autour du cou. Personne ne peut nous les arracher".

En attendant une reprise de Mossoul aux jihadistes, le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako a demandé l'aide de la communauté internationale avant d'appeler les chrétiens d'Irak, qui avait dû fuir l'offensive des jihadistes en 2014, à rentrer chez eux.

Dans le sud des Philippines, un des principaux pays catholiques du monde, une explosion près d'une église où les fidèles arrivaient pour la messe, a fait 13 blessés, selon les autorités locales.

Les célébrations de Noël dans l'archipel sont également menacées par des intempéries.

Les autorités ont dû évacuer des milliers de personnes et fermé des dizaines de ports en prévision de l'arrivée dimanche d'un violent typhon sur les côtes est de l'archipel dimanche.

Ailleurs en Asie, au Sri Lanka, un arbre de Noël géant -présenté par Colombo comme l'arbre de Noël artificiel le plus haut du monde avec ses 57 m- a été au coeur d'une passe d'armes entre les autorités religieuses et politiques.

Le projet -d'un coût d'environ 200.000 dollars- s'est d'abord heurté à l'opposition de l'église catholique, qui a estimé que l'argent devrait plutôt être versé à des oeuvres de charité. Mais les autorités sont ensuite intervenues directement auprès de l'archevêque.

Dimanche, le pape François, chef spirituel de 1,2 milliard de catholiques à travers le monde, doit prononcer sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome.

Avec AFP