Les forces irakiennes entrent dans Hawija, le dernier bastion nordiste du groupe Etat islamique

Un panneau du groupe Etat islamique renversé au bord de la route près de l’aéroport militaire d’Al-Al-Fateha, dans le sud d’Hawija, Irak, 2 octobre 2017.

Les forces gouvernementales ont franchi une nouvelle étape dans leur reconquête des derniers bastions jihadistes en Irak en pénétrant mercredi dans la ville de Hawija, ultime fief du groupe Etat islamique (Irak) dans le nord du pays.

L'opération pour bouter l'EI hors d'une des deux régions où ils sont encore présents en Irak a commencé il y a 13 jours. Depuis, les forces gouvernementales irakiennes se sont emparées de quatre villes et de dizaines de villages.

La ville de Hawija, située à 230 km au nord-est de Bagdad, est l'une des dernières tenues par l'EI dans ce pays, les jihadistes ayant été chassés au cours des derniers mois de la plupart des territoires qu'ils avaient conquis en 2014.

"Nous avons pris les quartiers d'al-Nidaa et d'Al-Askari, dans l'ouest de la ville", a affirmé dans un communique le général Raëd Jawdat, chef de la police fédérale.

Il avait annoncé auparavant que "la troisième phase de l'opération de libération de Hawija" avait "commencé par des tirs nourris d'artillerie et de missiles sur les positions de l'EI", dans cette ville sunnite de plus de 70.000 habitants surnommée "le Kandahar d'Irak", du fait de la présence d'extrémistes et en référence au bastion des Taliban en Afghanistan.

Le général Jawdat avait précisé que des unités d'élite de la police fédérale, des brigades motorisées et des snipers ainsi que des paramilitaires du Hachd al-Chaabi avaient pénétré par la nord-ouest de la ville.

"Elles avancent et le but est de s'emparer de sept quartiers de Hawija et 12 objectifs vitaux", a-t-il dit sans préciser lesquels.

Pour sa part, le chef des opérations dans ce secteur, le général Abdel Amir Yarallah, avait indiqué qu'"avec l'aide de Dieu, l'armée, la police fédérale, les forces d'intervention rapide et les (forces du) Hachd al-Chaabi ont lancé une large opération pour libérer le centre de Hawija et la ville adjacente de Ryad".

Le Hachd al-Chaabi a de son côté indiqué que ses unités du génie étaient en train de déminer la route en direction du centre-ville pour faciliter la progression.

- 'Ligne de défense brisée' -

Selon cette force paramilitaire, "l'EI s'est retiré des abords de Hawija vers le centre de la ville car leur ligne de défense a été brisée".

Le Hachd a également annoncé avoir évacué de villages proches des dizaines de familles ayant réussi à fuir l'EI, qui voulait en faire des boucliers humains.

Quelque 12.500 personnes ont fui la localité de Hawija depuis le début de l'offensive des forces irakiennes, avait indiqué mardi l'ONU. Selon le bureau des Affaires humaines (Ocha), il pourrait y avoir "jusqu'à 78.000 civils".

Part ailleurs, un colonel de l'armée a affirmé mercredi qu'il n'y avait "plus de présence de l'EI dans la province de Salaheddine", au nord de Bagdad, après la prise la veille "de la centrale électrique de Harayat et du pont al-Fatha, à l'est de Beiji".

Désormais acculé dans tous ses fiefs en Irak et en Syrie, l'EI voit son "califat" proclamé en 2014 s'écrouler face aux offensives de ses adversaires soutenus par les Etats-Unis ou par la Russie.

La région de Hawija est tombée aux mains de l'EI en juin 2014, en même temps que celle de Mossoul, deuxième ville d'Irak, qui a été reprise en juillet par les forces irakiennes appuyées par l'aviation de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Les forces irakiennes ont lancé le 21 septembre l'offensive sur cette ville située dans la province pétrolière de Kirkouk, que se disputent Bagdad et la région autonome du Kurdistan.

Outre Hawija, l'EI contrôle encore deux villes, dans la province occidentale d'Al-Anbar: Rawa et surtout Al-Qaïm, frontalière de la province de Deir Ezzor en Syrie. Le 19 septembre, les forces irakiennes ont là aussi lancé une offensive pour les reconquérir.

En Syrie, l'EI est également en grande difficulté dans sa "capitale" Raqa (nord). Elle a perdu 90% de la ville face aux Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington. Elle a en outre été totalement chassée mercredi de la province de Hama (ouest) par l'armée syrienne et ses alliés, après un mois de combats meurtriers.

Avec AFP