Mais le gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et appuyé par la communauté internationale a dénoncé les raids égyptiens à Derna comme une "atteinte contre la souveraineté" du pays.
"Quelque soient les prétextes, nous refusons tout acte qui porte atteinte à la souveraineté de notre pays. Il n'y a pas de justification pour la violation des territoires des autres pays sous n'importe quel qualificatif", a réagi le GNA dans un communiqué.
L'aviation égyptienne a frappé en Libye quelques heures après une attaque, revendiquée samedi par le groupe Etat islamique (EI), qui a fait au moins 29 morts, dont de nombreux enfants, dans le centre de l'Egypte.
Un communiqué publié par l'agence Lana loyale aux autorités parallèle de l'Est libyen a fait état d'une "opération conjointe" à Derna, au cours de laquelle les Egyptiens "ont utilisé des avions de combats modernes de type Rafale".
"Des munitions spécifiques" ont été utilisés pour détruire des sites "préalablement identifiés". "Deux autres cibles ont été identifiées au cours de l'opération", a-t-on ajouté de même source.
Il est en outre précisé que les attaques ont visé des camps militaires et le quartier général de Majless Moujahidine Derna, un groupe proche d'Al-Qaïda qui contrôle la ville de Derna.
"L'opération a été réussie et les pertes des terroristes d'Al-Qaïda ont été lourdes en hommes et équipements", selon la même source.
Connue pour être le fief d'extrémistes en Libye du temps de Mouammar Kadhafi, la ville de Derna était sous l'influence d'une filiale du groupe Ansar Asharia (proche d'Al-Qaïda) entre 2011 et 2014.
Fin 2014, plusieurs jihadistes ont fait défection pour prêter allégeance à l'EI et s'emparer de la ville.
Le reste des jihadistes dont l'idéologie est plutôt proche d'Al-Qaïda ont formé une coalition, Majless Moujahidine Derna, pour combattre à la fois l'EI et les forces du maréchal Haftar, bête noire des islamistes dans l'est du pays.
Durant l'été 2015, cette coalition a réussi, au prix de violents combats, à chasser l'organisation ultraradicale de la ville.
Les forces de Khalifa Haftar mènent régulièrement des frappes aériennes contre des positions de cette coalition.
Les islamistes en Libye accusent régulièrement l'Egypte et les Emirats arabes unis, principaux soutiens de Haftar, de participer à ces frappes.
Avec AFP