Depuis quelques mois le réseau routier ivoirien ne fait plus rêver les automobilistes. Jadis fierté du pays, les routes sont devenues aujourd'hui un véritable calvaire.
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"A Yopougon, toutes les voies sont dégradées, ce qui endommage nos véhicules, surtout les pneus et les amortisseurs", confie un automobiliste. "Il faut que les autorités réhabilitent les routes".
"Je viens de Guiberoua (centre-ouest), et il n'y a pas de routes praticables dans cette région : la voie qui va de Divo à Gagnoa est très difficile à pratiquer", explique cet Ivoirien. "À Abidjan c'est la même chose, il a fallu faire le grand tour pour arriver à destination à cause du mauvais état des routes dans cette commune".
Il n'y a pas qu'à Abidjan que l'on trouve des routes en piteux état. A Yamoussoukro, capitale politique et administrative du pays, la quasi totalité des voies sont dégradées, comme dans la ville portuaire de San Pedro ou à Daloa dans le centre-ouest du pays.
Toure Adama, président de la Coordination des gares routières de Côte d'ivoire, ne cache pas sa désolation à VOA Afrique.
"Pour les transporteurs, l'état des routes est une vraie déception. Nous rapportons chaque année plus de 300 milliards de francs CFA aux caisses de l'Etat", rappelle-t-il.
"Voyez l'axe qui part d'Adjame à Abobo en passant par le zoo d'Abidjan? C'est la déception. Il n'y a pas eu de suivi au niveau de l'entretien de cette route bitumée", décrit-t-il.
"A Koumassi, la situation est aussi déplorable. Dans cette commune quand il pleut, il vaut mieux être en pirogue que dans des véhicules. La nouvelle autoroute aussi est un fiasco: il n'y a que 20 à 30 kilomètres qui sont toujours en réfection", poursuit-il.
"De Yamoussoukro à Daloa la voie est impraticable. Nous nous sommes toujours plaints du mode de passation des marchés aux entreprises qui sont chargées du bitumage des routes", confie-t-il.
La dégradation de nombreuses voies à travers le pays est dû à l'ancienneté des constructions selon Pierre Dimba, directeur-général de l'Ageroute, l'Agence de gestion des routes.
"La plupart des voies ont été construites au cours des années 90. Ces voies ont plus de 20, voire 30 ans de vie. Le trafic routier n'est pas le même aujourd'hui qu'il y a 20 ans", rappelle-t-il.
"Les voies qui ont atteint leur durée de vie doivent être réhabilitées. Dans la réalisation d'une route, il y a plusieurs acteurs. Il y'a des travaux qui ont été faites dans l'urgence. Nous allons travailler à corriger tout cela", promet-il.
Selon les autorités ivoiriennes, plus de 60% du réseau routier a été dégradé suite à la décennie de crise socio-politique survenue dans le pays. La Côte d'Ivoire s'est engagée dans un vaste programme d'investissements dans les infrastructures routières.
Le 27 octobre dernier, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a annoncé des investissements de l'ordre de 475 milliards de francs CFA, de quoi redonner le sourire aux usagers de la route ainsi qu'aux paysans qui ont récemment fait part de leurs difficultés en vue de l'acheminement de leurs produits vers les marchés.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan