"Pour faire face à la question de l’emploi des jeunes, et la lutte contre le chômage, la fonction publique ouvrira ses portes pour le recrutement de 5000 jeunes en 2022. Dans la même veine, l’enveloppe de financement en faveur de l’entreprenariat des jeunes sera revue à la hausse", a déclaré le général d’armé 5 étoiles Mahamat Idriss Deby, chef de la junte militaire, aux jeunes diplômés qui manifestaient depuis des années pour revendiquer leur intégration à la fonction publique.
Une promesse diversement appréciée par les membres du collectif des diplômés chômeurs.
Adissou Dibam, un des coordonnateurs de la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique, tout en prenant acte, se dit surpris que les autorités ne parlent plus de 20.000 emplois comme promis en 2020.
"Lorsqu’on promet, il faudrait également donner un délai. Nous sommes dans une phase de transition de 18 mois et d’ici octobre la transition prendra fin et qu’est ce qui nous rassure que d’ici quelques mois ces jeunes seront intégrés", a indiqué M. Dibam.
Nanga Thierry, coordinateur des professionnels de l’éducation, se bat depuis 13 ans pour son intégration à la fonction publique. Selon lui, les lauréats seulement de l’éducation professionnelle sont plus de 20.000, les instituteurs adjoints sont au nombre de 14.000, les licenciés sont 26.000, les lauréats de cap CEG sont 155, sans compter les universitaires et ceux qui sont formés à l’extérieur du pays et au total, il n’y a pas moins de 85.000 en instance d'intégration à la fonction publique. Parler de 5.000 emplois est trop peu, estime-t-il.
Toutefois, il trouve en cette déclaration une arme efficace pour continuer la lutte parce que la parole d’un chef d’Etat est exécutoire et puisqu’il a ordonné au ministre en charge de la fonction publique de procéder aux recrutements dès à présent.
D'autres affichent ouvertement leur scepticisme.
Pour Emmanuel Neuzilka, porte-parole de la plateforme, "chaque membre du gouvernement a au moins deux ou trois parents à faire intégrer avant la fin de la transition et nous qui sommes dans la rue pendant des années, nous n’avons pas des parents bien placés pour défendre notre situation et donc c’est toujours les leurs qui seront intégrés à notre détriment", se lamente-t-il.
L'année 2022 selon le président du Conseil militaire de transition sera aussi une année de sport au Tchad. Tous les championnats dans les différentes disciplines seront relancés pour offrir un cadre d’épanouissement et d’affirmation à la jeunesse.
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