Les opérateurs miniers inquiets d'un projet de code taxant à 10% les "métaux stratégiques" en RDC

Un camion transporte des minerais à Lubumbashi, RDC, le 23 mai 2016.

La République démocratique du Congo, premier producteur mondial de cobalt, minerai très utilisé par les nouvelles technologies, veut porter à 10% la taxe sur les "métaux stratégiques" dans son nouveau code minier.

La loi est en attente de promulgation par le président congolais Joseph Kabila.

Le taux de la redevance sur les "métaux stratégiques" est porté à 10% dans la dernière version adoptée en commission mixte paritaire Assemblée-Sénat le 27 janvier, contre 5% dans le projet de loi initial examiné en décembre à l'Assemblée, puis en janvier au Sénat.

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Un décret du Premier ministre déterminera quels sont ces métaux stratégiques, ont indiqué à l'AFP des opérateurs miniers.

Très demandé par les fabricants de smartphones et de voitures électriques, le cobalt en fera partie, disent-ils en citant "des experts du gouvernement".

"Le taux actuel de la redevance sur les métaux non ferreux (cuivre et cobalt) est de 2% de la valeur des ventes réalisées, diminuée de certains frais", précise-t-on.

La notion de "métaux stratégiques" n'existe pas dans l'actuel code minier.

Des actionnaires de grandes entreprises minières présentes en RDC (Molybdenum, Glencore, Rangold...) ont fait part de leurs inquiétudes dans une lettre au chef de l'État, indiquent les opérateurs miniers. Ils espèrent que la version actuelle du texte ne sera pas promulguée.

Le boom mondial des batteries de smartphones et de voitures électriques a provoqué une flambée des prix du cobalt de +127% en un an.

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A la Bourse des métaux de Londres, son prix est passé de 75.000 à 81.250 dollars la tonne depuis mi-janvier et les premières informations sur une hausse de la redevance minière congolaise.

La République démocratique du Congo, qui regorge de matières premières, a entrepris une révision de son code minier car elle jugeait que le code de 2002 était trop favorable aux capitaux étrangers.

Interrogés sur la dernière version du code minier, les officiels congolais gardent le silence. "Les journalistes me demandent si le président a promulgué le code. Je ne répondrai pas à cette question ici. Le code se trouve chez le président", a déclaré le ministre des mines Martin Kwabelulu cette semaine lors de la conférence minière d'Indaba au Cap, dans des propos rapportés sur le site de la chaîne sud-africaine Sabcnews.

Avec AFP