Les ministres sud-africains exempts des délestages à Pretoria

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Les résidences officielles des ministres et de leurs adjoints seront desservies en électricité, contrairement à l'ensemble de la population.

Le gouvernement sud-africain a annoncé que les résidences officielles des ministres seront exemptées des coupures de courant rotatives que la compagnie nationale d'électricité, Eskom, a commencé à mettre en œuvre.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, le président Cyril Ramaphosa tente de réformer cette entreprise publique pour la rendre plus efficace. En vain.

Les pannes d'électricité récurrentes ont atteint des niveaux record cette année, ce qui a conduit le gouvernement à mettre en place un nouveau conseil d'administration fin septembre dans l'espoir de remettre l'entreprise sur les rails.

Sur le terrain, la frustration du public a atteint son comble.

"Nous sommes dégoûtés, mais nous ne sommes pas surpris", a lancé Zwelinzima Vavi, secrétaire général de la Fédération des syndicats sud-africains (SAFTU). Pour lui, la décision d'épargner les ministres des coupures d'électricité que le reste de la population subit fait penser au scénario du roman La Ferme des animaux, où l'un des protagonistes affirme: "tous les animaux sont certes égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d'autres".

Pour les autorités, la décision d'exempter les résidences officielles des ministres est non seulement logique mais elle découle aussi d'un souci lié à la sécurité nationale.

Les membres du gouvernement paient l'eau et l'électricité consommées dans leurs résidences privées et l'exemption ne s'applique qu'à leur résidence officielle à Pretoria, la capitale politique, a précisé Moses Mushi, porte-parole du ministère de la Fonction publique. "Le gouvernement fournit des résidences officielles aux ministres parce que nous nous attendons à ce qu'ils soient disponibles pour la nation 24 heures sur 24", a-t-il ajouté , cité par IOL.

La pilule a du mal à passer chez certains: ​"Donc en plus de les loger aux frais du contribuable, le gouvernement ajoute de l'électricité gratuite, de l'eau gratuite... et ils n'y voient aucun mal", s'est indigné le syndicaliste Zwelinzima Vavi.