Les Nations unies préoccupées sur la disparition d’un activiste congolais

Une manifestaion é Goma (ARCHIVES)

Le mouvement citoyen "Lutte pour le changement" a confirmé qu’un de ses membres, Buenvenu Matumo est porté disparu depuis samedi dernier à Kinshasa au sortir d'une réunion d'un groupe appelé Parlement des Jeunes.

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) a déclaré mardi être "très préoccupé" de cette disparition à Kinshasa d'un énarque militant activement dans le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).

Le BCNUDH a "reçu l'information [sur] la disparition de Bienvenu Matumo et nous sommes très préoccupés", a déclaré à l'AFP le directeur du BCNUDH en République démocratique du Congo, José Maria Aranaz.

"On espère le retrouver le plus tôt possible et s'il est arrêté, on espère qu'il y aura une explication" justifiant cette décision, a-t-il ajouté, soulignant que son bureau cherchait à savoir s'il avait été "arrêté ou non" par les services de sécurité.

Selon un communiqué de Lucha, basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (Est), M. Matumo a disparu samedi après avoir participé à une "réunion organisée par le Parlement des Jeunes" autour du concept de la citoyenneté. Le texte précise qu'il avait reçu la semaine dernière des appels "suspects".

"Nous ne sommes pas du tout au courant" de cette présumée disparition, a déclaré à l'AFP Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. La police, elle, ne disposait pas en début d'après-midi d'information sur une éventuelle arrestation de M. Matumo.

"Si le gouvernement dit qu’il ne sait pas où Bienvenu se trouve, nous lui lançons cette balle pour qu’il le cherche c’est aussi son devoir d’assurer de ses citoyens," a déclaré Juvin Kombe, un autre membre de Lucha.

"En mars, (...) Bienvenu avait (...) fait l'objet de recherche par l'ANR (Agence nationale de renseignement), parce qu'il avait participé à l'organisation de l'atelier de lancement de Filimbi", explique Lucha.

Le 15 mars, une trentaine de personnes avaient été arrêtées lors d'une réunion d'échanges sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.

Kinshasa avait dénoncé une "tentative de déstabilisation" des institutions de la RDC, et des journaux proches du pouvoir avaient titré sur la présence de "terroristes" à Kinshasa - un qualificatif réfuté depuis par une commission parlementaire.

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Juvin Kombe joint par Eddy Isango

Tous les détenus ont été libérés au compte-gouttes mais Fred Bauma, de Lucha, et Yves Makwambala, webmaître et graphiste du groupe Filimbi, sont incarcérés à la prison de Makala et notamment jugés pour complot contre la personne ou la vie du chef de l'État et tentative de renversement des institutions.