Les Nigérians aux urnes pour élire leurs gouverneurs et les assemblées locales

Des électeurs attendent de voter dans un bureau de vote à Lagos, au Nigeria, le 18 mars 2023.

Lagos, le centre économique du pays, sera le théâtre de l'une des élections les plus serrées pour le poste de gouverneur.

Trois semaines après la présidentielle contestée par les principaux partis d'opposition, les Nigérians sont appelés à voter samedi pour élire leurs gouverneurs ainsi que les représentants des assemblées locales.

La présidentielle a été remportée par le candidat du parti au pouvoir Bola Tinubu, ses concurrents dénonçant eux des "manipulations".

Le pays le plus peuplé d'Afrique élit samedi plus de 900 représentants des assemblées des Etats, ainsi que les gouverneurs de 28 des 36 Etats du pays. Des élections partielles auront lieu dans les autres Etats à différents moments en raison de disputes électorales.

Les bureaux de vote, ouverts à 08h30 (07h30 GMT), devraient fermer à 14h30 (13h30 GMT) même si les retards sont fréquents.

Lagos, le centre économique du pays, sera le théâtre de l'une des élections les plus serrées pour le poste de gouverneur entre le sortant Babajide Sanwo-Olu, candidat du parti au pouvoir (APC), Gbadebo Rhodes-Vivour du Parti travailiste (LP) et le principal candidat d'opposition Olajide Adediran (PDP).

Pour la première fois en deux décennies, la bouillonnante mégapole de 20 millions d'habitants pourrait échapper à l'influence du nouveau président contesté Bola Tinubu, son "parrain" historique, en faveur d'un gouverneur de l'opposition.

L'actuel gouverneur de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, candidat samedi à sa réélection pour un second mandat, est souvent qualifié de "marionnette" de M. Tinubu dans la presse locale.

"Du sang frais"

Mais cette mainmise de M. Tinubu "pourrait prendre fin" samedi alors "que Lagos se prépare à une élection historique", souligne Yusuf Omotayo, dans l'éditorial du magazine politique The Republic.

Dans le quartier huppé d'Ikoyi à Lagos, les bureaux de vote étaient ouverts tôt samedi matin.

"Nous espérons que cette élection sera l'une des meilleures élections", a dit à l'AFP Sukiman Abubakar, 52 ans, qui travaille dans l'immobilier.

Dans les quartiers populaires, la sécurité était renforcée samedi. Un journaliste de l'AFP a vu des véhicules blindés à Iyana-Ipaaja et Abulegba, des zones de l'Etat de Lagos susceptibles de générer des violences.

Fausat Balogun, un électeur de 46 ans, s'est rendu au bureau de vote dès 06h00 (05h00 GMT). "Nous avons besoin de sang frais à Lagos. Les vieux politiciens nous ont trompé", a-t-il dit à l'AFP.

D'autres élections serrées devraient avoir lieu dans l'Etat de Rivers (sud) et Kano (nord). Et l'Etat d'Adamawa pourrait élire la première femme gouverneure.

Un facteur décisif sera la participation, beaucoup d'électeurs pouvant décider de ne pas voter en raison des résultats contestés de la présidentielle de février.

La plupart des Etats sont actuellement gouvernés par l'APC ou le PDP, seul Anambra étant contrôlé par un autre parti, l'AGPA.

Lors de la présidentielle du 25 février, Bola Tinubu, candidat du parti au pouvoir, a obtenu 8,8 millions de voix dans la course à la succession du président Muhammadu Buhari, contre 6,9 millions pour Atiku Abubakar, du principal parti d'opposition (PDP), et 6,1 millions pour Peter Obi, du parti travailliste, candidat surprise de la jeunesse urbaine et connectée.

Le scrutin a été marqué par de graves défaillances techniques et de nombreux retards dans la transmission électronique des résultats, provoquant l'ire d'une partie des électeurs qui a crié à la fraude.