Les nouvelles sanctions américaines prouvent l'échec des mesures existantes

Des véhicules militaires pour célébrer le 70e anniversaire du parti ouvrier à Pyongyang, Corée du Nord, 10 octobre 2015.

La Corée du Nord a répliqué dimanche aux efforts de Washington pour la désigner comme un foyer de blanchiment d'argent en affirmant qu'ils révélaient les failles des sanctions américaines.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi de nouvelles sanctions visant à restreindre encore davantage l'accès de la Corée du Nord au système financier international.

Une fois finalisées, les sanctions prises par le Trésor américain désigneraient le régime de Pyongyang comme un foyer de blanchiment d'argent et limiteraient drastiquement la possibilité pour des établissements financiers étrangers de mener des transactions avec ce pays.

"Les Etats-Unis appellent bruyamment les pays voisins à accroître leurs pressions sur la RPDC (...) mais la RPDC n'y voit que des déclarations dénuées de sens", indique dans un communiqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA, en utilisant les initiales de la République populaire et démocratique de Corée.

Elle affirme que Pyongyang a un système "bien réglementé" de lutte contre le blanchiment d'argent et n'est "pas le moins effrayé" par les accusations américaines.

L'initiative américaine est intervenue deux mois après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut imposé - sous pression des Etats-Unis - à Pyongyang les plus lourdes sanctions jamais élaborées, en riposte à la poursuite de ses programmes balistique et nucléaire interdits.

Cette initiative prouve que Washington a "du mal à atteindre ses objectifs par le biais des sanctions de l'ONU", estime KCNA.

"Les Etats-Unis ont tort de croire qu'ils peuvent atteindre leur sinistre but politique" avec leurs nouvelles sanctions, ajoute l'agence.

Les nouvelles mesures américaines visent d'une part à déterminer comment la Corée du Nord utilise des institutions financières sous son contrôle et des sociétés écrans pour "encourager la prolifération et le développement d'armes de destruction massive et de missiles balistiques", avait indiqué mercredi le Trésor américain.

Elles conduiraient également à interdire aux établissements financiers étrangers de mener avec la Corée du Nord des transactions qui transitent indirectement par le circuit financier américain, notamment parce qu'elles sont libellées en dollars.

Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, devrait exhorter la Chine à accroître la pression sur Pyongyang à l'occasion d'une visite lundi et mardi à Pékin.
Avec AFP