Les ONG tirent "la sonnette d'alarme" sur la situation à Bangui

Le personnel de Médecins Sans Frontières (MSF)dans un camp de traitement du choléra à Longo, à 15 km de Bangui, en République centrafricaine, le 16 août 2016.

Les organisations humanitaires internationales présentes à Bangui tirent la "sonnette d'alarme" sur leurs conditions de travail dans les zones de la capitale centrafricaine "affectées par les dernières violences communautaires".

"Depuis début avril 2018, la situation humanitaire dans ces zones est en train de se détériorer rapidement", écrit dans un communiqué du Comité de coordination des ONG internationales en Centrafrique (CCO).

Le CCO "tire la sonnette d’alarme quant à l’absence d’accès humanitaire dans certains quartiers de la ville, plus particulièrement" dans le quartier majoritairement musulman et commerçant du PK5 "et ses quartiers périphériques".

"Les populations n’ont pas accès aux services de base, dont les services de santé. Les acteurs humanitaires se voient refuser l’accès aux femmes, hommes et enfants qui attendent une assistance", selon le CCO qui ajoute: "L’impact de la situation sécuritaire sur les besoins humanitaires à Bangui est extrêmement inquiétant".

Le CCO rappelle que "les principes humanitaires de neutralité et d’impartialité sont aux coeur de l’action des acteurs humanitaires". "En aucun cas le personnel humanitaire et les blessés ne doivent être ciblés par des actes de violence", indique Benjamin Viénot, directeur en Centrafrique de l'ONG Action contre la faim (ACF), cité dans le communiqué.

>> Lire aussi : Une marche d'opposants dispersée par la police à Bangui

Bangui connaît depuis le 1er mai un regain de tension et de violences depuis le 1er mai. Ce jour-là, l'arrestation d'un chef de milice armée dans le PK5, avait provoqué un déchaînement de violences, faisant au moins 24 morts et 170 blessés. Une église avait notamment été ciblée, provoquent la mort de plusieurs civils, dont un prêtre.

Divers barrages de jeunes et de milices, ainsi que les points de contrôle des forces de sécurité centrafricaines, se sont multipliés ces dix derniers jours, limitant la libre circulation des véhicules, y compris de ceux des humanitaires.

>> Lire l'article : Au moins 24 morts dans les affrontements mardi à Bangui

En outre, des tirs à l'arme automatique ont été régulièrement entendus depuis le 1er mai au PK5 et alentour.

Dimanche, au moins deux personnes ont été tuées et 10 blessées, victimes de ces tirs opposant parfois les forces de sécurité centrafricaines à des hommes armés, d'autres étant d'origine inconnue.

Avec AFP