Ils sont 13 étudiants sénégalais toujours confinés à Wuhan épicentre du Coronavirus. Abattus, leurs parents affirment que l'État du Sénégal a failli en abandonnant ces citoyens dans de pareilles circonstances.
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Yoro Ba, le porte-parole du jour, a déclaré : "désemparé, le cœur meurtri et amer est le collectif des parents suite à la déclaration du 3 février des autorités sénégalaises la dans les médias", affirme-t-il d'emblée.
Pour lui, le message a certainement été tronqué mais il a fini de jeter "le désarroi, la confusion et l’émoi" dans l’esprit de beaucoup de parents qui auront simplement retenu que "le Sénégal allait livrer ses fils à une mort annoncée."
Pour sauver ses enfants, les autorités sont appelées à reconsidérer leur position. D'après les parents des étudiants bloqués à Wuhan, plus le temps passe, plus les risquent deviennent élevés et les jeunes qui sont là-bas sont assez inquiets quand même de la situation.
"Déjà que quand vous voyez les images dans la ville, la ville est déserte personne ne peut sortir, ils ont des problèmes pour s’alimenter et les risques sont énormes car les enfants se frottent à des milliers de gens", affirme ce parent. Pour lui, vu que leur nombre est vraiment minime, la solution serait de les "rapatrier pour qu’ils reviennent chez eux."
Même si le Sénégal ne dispose pas de moyens logistiques pour organiser le rapatriement de ses ressortissants, il devrait pouvoir s'appuyer sur la coopération internationale.
C'est la conviction d'El Hadj Amsatou Coulibaly, frère d'un des 13 étudiants de Wuhan "l'État doit utiliser ses relations au moins avec la France qui a rapatrié plus 300 personnes et qui a envoyé deux avions dont l'un n’avait presque pas de français mais des européens".
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El Hadji pense que rapatrier 13 personnes "n'est pas aussi compliqué" qu’on le dit car si la Mauritanie, le Maroc et l’Algérie arrivent à rapatrier leurs propres citoyens, le Sénégal peut le faire. Il confie par ailleurs que le partenaire de chambre mauritanien de son frère a été rapatrié avant hier donc "il n’est plus question de dire que Wuhan est mise en quarantaine", conclut-il.
Hormis Wuhan, épicentre du virus, d'autres étudiants et citoyens sénégalais sont bloqués dans des villes chinoises sous quarantaine. Une situation complexe pour les autorités qui font face à la colère des parents et à l'incompréhension de certains sénégalais. Pour eux, l'impuissance affichée par Macky Sall est une faillite d'État.