Les sanctions contre Moscou visent à "coincer" le futur président américain, selon la conseillère de Trump

Kellyanne Conway, conseillère du président élu des Etats-Unis Donald Trump, Trump Tower a New York, vov. 16, 2016.

Une proche conseillère du président élu des Etats-Unis Donald Trump, Kellyanne Conway, a critiqué vendredi les sanctions américaines contre la Russie, estimant que l'objectif du président sortant Barack Obama était de "coincer" son successeur à la Maison Blanche.

M. Obama a annoncé jeudi une série de mesures contre les services de renseignement russes, y compris l'expulsion de 35 diplomates russes, destinées notamment à sanctionner Moscou accusée d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine.

"Je ne pense pas qu'au plus fort de la Guerre froide ce pays ait expulsé autant d'agents", a déclaré jeudi soir sur CNN Mme Conway, qualifiant ces sanctions de "sans précédent".

Les Etats-Unis n'ont jamais expulsé autant de diplomates russes depuis 2001, quand Washington avait renvoyé une cinquantaine de responsables russes, accusés d'avoir été en contact avec un agent du FBI Robert Hansseen qui avait travaillé pendant 15 ans pour Moscou.

Selon Mme Conway, beaucoup pensent que ces sanctions visent à "coincer" Donald Trump et réduire sa marge de manoeuvre vis-à-vis de la Russie quand il entrera en fonctions le 20 janvier.

"Ce serait malheureux si la principale motivation (des sanctions) était politique", a-t-elle déclaré. "Ce n'est pas comme cela que fonctionne une administration pacifique dans notre grande démocratie".

Mme Conway, qui joua un rôle crucial dans la campagne présidentielle de Donald Trump et va désormais le conseiller à la Maison Blanche, a jugé que ces sanctions étaient "symboliques".

Interrogée pour savoir si Donald Trump allait lever ces sanctions contre Moscou, la conseillère a refusé de répondre. "Je ne ferai aucune déclaration là dessus".

L'administration américaine accuse la Russie d'avoir orchestré des piratages informatiques qui ont mené au vol et à la publication de milliers d'emails de responsables démocrates, brouillant le message de la candidate Hillary Clinton pendant la campagne présidentielle.

Le FBI et la CIA estiment que Moscou ne voulait pas seulement perturber la campagne mais chercher à faire élire Donald Trump.

Donald Trump, qui a salué les qualités du président russe Vladimir Poutine et a nommé à son cabinet des responsables ayant des liens étroits avec le Kremlin, n'a cessé de répéter qu'il ne croyait pas aux accusations d'ingérence russe.

Il s'est abstenu toutefois jeudi de critiquer les sanctions décidées par Barack Obama, jugeant qu'il était "temps de passer à d'autres choses plus importantes". Il a précisé qu'il rencontrerait les chefs du renseignement américain "la semaine prochaine" pour faire le point sur cette affaire.
Avec AFP