Les seconds couteaux de la course à la présidence de l'ANC

L'ANC au pouvoir en Afrique du Sud change de tête, le 9 décembre 2017.

Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa et l'ex-patronne de l'Union africaine Nkozasana Dlamini Zuma ont dominé la course à la présidence du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud.

Même si leurs chances de succès semblent limitées, voici les autres personnalités qui ont fait acte de candidature:

Le trésorier

Zweli Mkhize, 61 ans, est un fidèle du président sortant, originaire comme lui de la province du KwaZulu-Natal (est).

Médecin, il se distingue dès son premier poste à l'hôpital de Pietermaritzburg (est) en désobéissant aux lois de l'apartheid. Contraint à l'exil au Swaziland puis au Zimbabwe, il prend sa carte de l'ANC à son retour au pays en 1991.

Membre du gouvernement de sa région natale, il en devient en 2009 le Premier ministre.

Sa proximité avec Jacob Zuma le propulse en 2012 au poste de trésorier de l'ANC. Cité dans plusieurs affaires de corruption, il n'a toutefois jamais été inquiété par la justice.

Il se présente à la présidence du parti en tant que "candidat du compromis", capable d'éviter un éclatement de l'ANC en cas de victoire de l'un des deux favoris.

La femme du perchoir

A 68 ans, Baleka Mbete est une députée chevronnée, qui préside le Parlement depuis deux ans et demi.

Institutrice, elle a rejoint le combat contre l'apartheid dans les rangs de l'organisation des femmes de l'ANC. En exil dès 1976, elle enseigne dans de nombreux pays d'Afrique australe.

Quelques mois après son retour au pays en 1991, elle prend la tête de la Ligue des femmes de l'ANC, puis est élue députée trois ans plus tard lors des premières élections libres du pays.

Présidente du Parlement de 2004 à 2008, elle fait ensuite un court passage d'un an à la vice-présidence de l'Afrique du Sud, avant de retrouver le perchoir en 2014 après les élections générales.

Persuadée que les "femmes" peuvent changer la donne à la tête de l'ANC, elle fait campagne pour une "meilleure gouvernance" et la réduction de la bureaucratie, à l'ANC comme au gouvernement.

Le doyen des ministres

Dernier à avoir déclaré sa candidature, Jeff Radebe est le champion toutes catégories de la longévité gouvernementale.

Travaux publics, Entreprises publiques, Transports, Justice et maintenant ministre de la Présidence, il détient un maroquin sans interruption depuis 1994 et a servi tous les présidents de l'Afrique du Sud depuis cette date.

Agé de 64 ans, cet ancien détenu de la fameuse prison de Robben Island est aussi depuis vingt ans le patron de la commission politique de l'ANC, celle qui fixe la ligne du parti.

Beau-frère de Cyril Ramaphosa et de Patrice Motsepe, magnat du secteur minier sud-africain, Jeff Radebe a été récemment mis en cause dans un scandale de harcèlement sexuel qui a, malgré ses promptes excuses, plombé sa campagne.

La fille de...

Lindiwe Sisulu a pour parents deux monstres sacrés de la lutte dite de "libération", Walter et Albertina Sisulu.

A 63 ans, elle est une habituée des cabinets gouvernementaux, dont elle fait régulièrement partie depuis 1996. Actuellement ministre des Implantations humaines, elle a aussi détenu les portefeuilles de la Défense et du Renseignement.

Redoutée et critiquée pour son caractère bien trempé, elle fait campagne sur une ligne anticorruption très ferme et s'affiche en adversaire résolue de Jacob Zuma.

Mme Sisulu plaide aussi pour un redressement" moral et idéologique" du parti de Nelson Mandela.

Ses sorties contre les autres candidats à la présidence de l'ANC l'ont toutefois isolée, notamment de Cyril Ramaphosa qui a déjà renoncé à en faire sa vice-présidente en cas de victoire.

L'avocat anticorruption

Mathews Phosa, 65 ans, est le moins en vue des candidats.

Avocat, ce militant anti-apartheid de la première heure fut l'un des premiers membres de l'ANC à rentrer d'exil en 1990 pour participer aux négociations sur la fin du régime raciste blanc.

Elu Premier ministre de la province du Mpumalanga (nord-est) en 1994, il fait parti du comité exécutif national, le top 6 de l'ANC, de 2007 à 2012, au poste de trésorier.

Il est alors le premier haut dirigeant du parti à accuser publiquement Jacob Zuma de corruption.

Il s'est effacé de la scène politique après son échec dans la course à la vice-présidence du parti en 2012 mais a décidé d'y revenir en promettant, s'il est élu, "d'envoyer en prison" tous les corrompus.

Avec AFP