Lors de son investiture le 8 août 2016, le président Idriss Déby Itno avait promis aux femmes et aux jeunes qu’il allait créer des conditions propices pour leur épanouissement.
"La promotion et la protection de tous les droits de la femme seront au centre de mes préoccupions", avait déclaré le président.
Il s’engageait à construire une société harmonieuse où la femme ne serait pas considérée comme une citoyenne de seconde zone, mais aurait sa place dans tous les segments de la société. Quatre ans après, le bilan est plutôt mitigé.
"Nous constituons environ 54% de la population, mais nous étions écartées dans l’administration à cause des pesanteurs sociales et le président à bien réfléchi", indique à VOA Afrique Epaïnette Djimina Acyl, députée du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS).
Mais elle ajoute toutefois que beaucoup reste à faire.
"Pourquoi au Rwanda les femmes sont représentés dans le gouvernement à 75%? En France, elles sont à 60% à l’Assemblée nationale?", s'interroge la députée. "Nous également, c’est ce que nous souhaitons", précise-t-elle.
Elle précise que sur les dix arrondissements que compte la ville de N’Djamena, les femmes ne sont maires titulaires que dans trois. Au sein du gouvernement, les femmes sont représentées à 24%, et 26% à l’Assemblée nationale. L'honorable Epaïnette Djimina Acyl demande donc "à ses sœurs" de se battre pour revendiquer leurs droits.
Lire aussi : Les agents de sécurité tchadiens accusés de commettre des viols dans les commissariatsTout en mesurant pleinement les angoisses et incertitudes des jeunes, Idriss Déby Itno se dit également déterminé à apporter les réponses à leurs préoccupations.
Des fonds ont été mis en place pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes dans les différentes provinces du pays à travers la création de l’Office national d’appui à la jeunesse.
Cette instance a récemment mis au profit de la jeunesse tchadienne un fonds de 30 milliards de francs CFA qui a permis à cette jeunesse de se prendre en charge, soutient Louweh-Adoum Ngardomti Blanchard, président de l’Union des jeunes nationalistes. "Ces fonds ont contribué à la réduction de la pauvreté et du banditisme parmi les jeunes", affirme-t-il.
Mahamat Tchalet, président national des Jeunes patriotes, donne un avis contraire. Pour lui, la promesse n'a été tenue qu'à moitié.
"Il y a eu des jeunes Tchadiens qui sont sortis des écoles professionnelles. Pourquoi on ne les intègre pas?", déplore-t-il. "Il n’y aura pas d’impact", estime Mahamat Tchalé.
Lire aussi : Le nouveau gouvernement tchadien suscite des interrogations