La division de la Tchécoslovaquie a suivi la "Révolution de velours" de 1989 qui a mis fin au régime communiste et introduit la démocratie.
La scission n'a pas été réaction à une demande populaire ni à un référendum ; elle fut plutôt le résultat de l'incapacité des négociateurs de conclure un nouvel accord de partenariat satisfaisant dans le nouveau contexte démocratique.
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis, originaire de Slovaquie, s'est entretenu lundi au téléphone avec son homologue slovaque, Robert Fico. Ce dernier a parlé sur Facebook d'un "exemple sans précédent d'une scission à l'amiable d'une république fédérale".
Des centaines de Tchèques et Slovaques s'étaient donné rendez-vous au sommet de Velka Javorina, à la frontière tchéco-slovaque, une tradition annuelle qui remonte 1845. Depuis 1992, ces rassemblements ont pris la forme de protestations contre la division.
"Nous n'avons pas eu le problème de rester ensemble mais de savoir comment rester ensemble", a analysé pour l'AFP l'ancien ministre slovaque des Affaires étrangères Milan Knazko.
Selon des sondages récents, environ la moitié des Slovaques se disent contents de l'indépendance mais en 1990, à peine 10% des Slovaques le souhaitaient et du côté tchèque, les partisans de la scission ne représentaient que 5% de la population.
"Un pas raisonnable"
"La Tchécoslovaquie ne s'est pas effondrée comme l'Union soviétique, ni déchirée comme l'ex-Yougoslavie, elle s'est simplement divisée", insistait M. Knazko.
Acteur devenu homme politique, M. Knazko fit partie de la délégation slovaque pour les négociations avec les Tchèques en été 1992.
"Nous avons tenté de trouver une formule permettant de maintenir la fédération. À un moment, le Premier ministre tchèque Vaclav Klaus a déclaré que nous devrions plutôt avoir des pays séparés que de s'engager dans une sorte d'expérience", se rappelle-t-il.
Après le divorce, les deux capitales ont maintenu des liens commerciaux étroits et leur coopération politique dans des forums comme le groupe de Visegrad.
Bratislava et Prague ont rejoint l'Union européenne en 2004. Cinq ans plus tard, la Slovaquie a adopté l'euro. Les deux pays sont membres de l'Otan.
"Les relations entre les Tchèques et les Slovaques sont encore meilleures qu'à l'époque de la république fédérative", estime M. Knazko. Selon lui, "le temps a montré que la division était un pas très raisonnable".
Avec AFP