Ce texte, voté mardi, permet désormais au chef de l'Etat de 93 ans, au pouvoir depuis 37 ans, de nommer seul le président de la Cour suprême et son adjoint.
"C'est une attaque frontale contre l'Etat de droit", s'est indignée une députée du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Jessie Majome.
"Vous ne pouvez pas faire passer une loi pour concentrer tous les pouvoirs dans les mains du président, alors que les citoyens ont voté pour démocratiser le processus. C'est le début de la fin de cette nouvelle constitution", a-t-elle poursuivi, interrogée par l'AFP.
Il s'agit de la première modification de la Constitution rédigée sous un gouvernement associant majorité et opposition et qui prévoyait que le président zimbabwéen nomme les juges suprêmes sur recommandation d'une commission.
"La Zanu-PF (au pouvoir) veut utiliser sa majorité au parlement pour enlever toutes les clauses de la constitution qui ne lui plaisent pas. Ce premier amendement est un moyen de tester l'opinion", a réagi Jessie Majome.
"Le parti au pouvoir ne considère pas la constitution comme un sacro-saint document", a estimé un analyste politique basé à Harare, Takura Zhangazha.
"Au lieu d'amender les lois pour les rendre conformes à la Constitution, la ZANU-PF amende la constitution pour l'aligner sur ses fins égoïstes", a également tweeté une avocate et militante des droits de l'Homme, Fadzayi Mahere.
La Zanu-PF peut s'appuyer sur sa large majorité au Parlement zimbabwéen pour faire passer des lois. Un total de 182 députés sur 270 ont ainsi voté en faveur de ce changement constitutionnel.
Avec AFP