"La libération de Ramon est une preuve du pouvoir du travail collectif de centaines d'artistes, de citoyens concernés et d'ONG", a écrit Tutu Alicante, directeur de l'ONG basée aux Etats-Unis EG Justice, dans un communiqué publié mercredi par 18 ONG de défense des droits de l'homme.
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Le 27 février à l'ouverture de son procès, le procureur de la République n'avait requis aucune peine contre Ramon Nse Esono Ebalé, arrêté mi-octobre et placé en détention préventive depuis, en raison d'un "manque de preuves".
Ramon Nse Esono Ebalé a été arrêté "pour ses œuvres qui critiquent régulièrement le gouvernement de Guinée équatoriale", avait indiqué l'Union africaine (UA) début février.
Mi-septembre, Malabo avait annoncé l'arrestation du dessinateur pour "blanchiment d'argent et usage de faux", après qu'un million de francs CFA en faux billets (environ 1.500 euros) eut été trouvé chez lui.
"Ils m'ont collé ce motif (...) pour que je passe cinq mois en prison. Je ne sais rien (à propos) d'argent, mais je sais qu'ils m'ont arrêté pour mes caricatures", avait déclaré Ramon Nse Esono Ebalé.
Selon EG Justice, l'arrestation de Ramon Nse Esono Ebalé, qui vit au Paraguay mais séjournait en Guinée équatoriale depuis vingt jours, serait liée à la publication d'un roman graphique en mai 2016 ("La pesadilla d'Obi", "Le cauchemar d'Obiang").
Ce roman graphique dépeint le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dans la peau d'un citoyen guinéen lambda, pointant du doigt le manque d'accès à l'électricité, aux soins, à l'éducation et la restriction de la liberté d'expression dans son pays.
Début février, l'Union européenne avait parlé de "forte détérioration de la situation des droits de l'homme" en Guinée équatoriale, dirigée de façon autoritaire par le président Obiang Nguema depuis 1979.
Avec AFP