Eboko Amani, journaliste pour une radio communautaire émettant dans l'est de la République démocratique du Congo, "a été libéré hier soir" (mercredi), a déclaré à l'AFP Luc Lokonda Alimoya, rapporteur de la Société civile du territoire de Fizi.
M. Eboko ne fait l'objet d'aucune poursuite, a ajouté M. Lokonda, joint par téléphone de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.
Mercredi, le colonel Blaise Bulenda, commandant les opérations militaires dans le Fizi (territoire du sud de la province du Sud-Kivu qui entretient une longue tradition de défiance vis-à-vis du pouvoir central), avait reconnu l'arrestation de M. Eboko, et fait part de son intention de le relâcher.
Correspondant de la Radio Muungano ("Union" en swahili) à Sebele, village des environs de Fizi, M. Eboko avait accusé l'armée d'un assassinat d'un bandit de droit commun.
Pour le colonel Bulenda, il s'agit-là d'une "fausse information", la victime des tirs de soldats à laquelle le journaliste avait fait référence étant selon lui un milicien maï-maï tombé en combattant l'armée.
Les milices maï-maï sont des groupes d'autodéfense généralement constitués selon des critères ethniques.
Dans le territoire de Fizi, l'armée congolaise fait face depuis plusieurs années à celle du chef maï-maï William Amuri Yakutumba, d'ethnie Bembe, et qui, tout en disant se battre contre le président congolais Joseph Kabila (qu'il accuse en substance d'être un pion du Rwanda), réclame l'intégration de ses hommes dans l'armée nationale.
Mardi, Reporters sans frontières et son partenaire local, l'ONG Journaliste en danger (JED) avaient condamné la détention "en toute illégalité" de M. Eboko et exigé sa libération immédiate.
Avec AFP