Libération d'un opposant après une semaine de détention en Zambie

Le président zambien Edgar Lungu tient un discours à Lusaka, Zambie, 6 juillet 2017.

La police zambienne a libéré jeudi Savior Chishimba, leader d'une petite formation politique très critique du pouvoir arrêté jeudi dernier, sans engager de poursuites contre lui, a indiqué son parti.

"Je peux vous confirmer que notre président a été relâché sans condition ce qui signifie qu'il n'aura pas à se présenter devant la justice", a déclaré Mbaita Musendeka, secrétaire générale du Parti progressiste uni (UPP).

"La police l'avait accusé d'avoir diffamé le président mais ils ont décidé d'abandonner l'affaire. C'est un homme libre", a-t-elle poursuivi.

Savior Chishimba avait été interpellé jeudi à la sortie d'une intervention télévisée. Quelques semaines avant, il avait critiqué la façon dont le président Edgar Lungu gouverne la Zambie, s'attirant les foudres des supporters du chef de l'Etat.

La Zambie a instauré mi-juillet l'état d'urgence pour trois mois à la suite d'une série d'incendies criminels attribués à l'opposition.

Ce petit pays d'Afrique australe a connu une relative stabilité jusqu'aux élections d'août 2016, marquées par plusieurs incidents violents entre partisans politiques rivaux.

M. Lungu a remporté de justesse ce scrutin, devançant le chef de l'UPND, Hakainde Hichilema, de seulement 100.000 voix.

Ce dernier est détenu depuis avril pour avoir tenté d'entraver le passage du convoi présidentiel. Il est poursuivi pour trahison, un crime passible de la peine de mort. Son procès doit s'ouvrir lundi à Lusaka.

Ces tensions politiques inquiètent la société civile zambienne qui dénoncent les dérives autoritaires du président Lungu.

Avec AFP